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LA STIGMATISATION
Pour mettre au travail ses représentations....
Dans son ouvrage, Annie Ernaux explique le poids invisible d'une éducation, d'un environnement sociétal et illustre par cette remarque : "Vous prenez connaissance de ce qui vous habite lorsque vous vous rendez compte que vous devez préciser que telle femme que vous décrivez a la peau noire, sachant que si vous ne le précisiez pas, le lecteur imaginera nécessairement que cette femme est blanche".
Ernaux, Annie, (2014), Regarde les lumières mon amour, Paris, Ed : seuil
Pour faire un peu plus connaissance avec Annie Ernaux, vous pouvez écouter la courte interview qu'elle donne sur France inter (le 7/9 du 28/11/2019) :
https://www.franceinter.fr/programmes/2019-11-28
Visiter son site et accéder à sa bibliographie :
https://www.annie-ernaux.org/fr/publications-2/
Qu'est-ce
qu'un
stigmate...
Ce terme est, par exemple initialement associé aux stigmates du Christ : les marques sur ses pieds et ses mains participent à sa divinité.
"Marque durable, visible, signe apparent de quelque chose de pénible, d'accablant ou d'avilissant"
https://www.cnrtl.fr/definition/stigmate
Quel lien avec le handicap ?
Le stigmate n’est pas un attribut en soi : il se définit par rapport à une norme.
Il renvoie :
- A la notion de catégorisation et des préjugés qui se rattachent à chaque catégories.
- Aux réactions sociales que suscite le stigmate.
Aux efforts du stigmatisé pour échapper à son stigmate.
Erwing
Goffman
C'est voir l'autre au travers de son seul stigmate sans lui laisser la possibilité de s'en émanciper.
Selon Goffman : « le mot stigmate servira donc a designer un attribut qui jette un discrédit profond » sur la personne à laquelle il est assigné.
Pour lui, l’individu stigmatisé vient inconsciemment renforcer la stigmatisation dont il est victime : « tu me perçois ainsi, je vais donc me conformer à ta propre perception ! »
Goffman, E, (1975), "Stigmate, Les usages sociaux des handicaps".
Paris : Les Editions de Minuit
La personne stigmatisée va s’attacher au contrôle de l’information à l’égard de son stigmate (le cacher, le dire à certains, le révéler).
Elle doit gérer la tension entre la norme sociale et sa réalité quotidienne (se voir confrontée aux réactions gênées de son entourage).
Elle se trouve généralement réduite à son stigmate : toutes ses actions sont interprétées à travers ce prisme.
Dès lors, elle est séparée de la « norme », quelle que soit l'énergie qu'elle va mettre à s'en rapprocher.
Pour aller
plus loin...
« Un individu qui aurait pu aisément se faire admettre dans le cercle des rapports sociaux ordinaire possède une caractéristique telle qu’elle peut s’imposer à l’attention de ceux d’entre nous qui le rencontrent, et nous détourner de lui, détruisant ainsi les droits qu’il a vis-à-vis de nous du fait de ses autres attributs » (Goffman, 1975, p 15)
Goffman distingue trois types de stigmates :
- Ceux qui concernent la monstruosité du corps ;
- Les tares du caractère ;
- Les stigmates tribaux : la race, la nationalité, la religion qui sont attribués à l’ensemble de la cellule familiale (Goffman parle de « contamination »)
Est-ce si éloigné de nos représentations actuelles ?
Selon la catégorisation que j'effectue, je vais associer l’individu que je rencontre à certaines caractéristiques.
Ainsi, en 1975, Goffman relève que l’on associe l’individu mentalement dérangé, emprisonné, drogué, alcoolique, homosexuel, chômeur, suicidaire, ou d’extrême droite avec les tares du caractère suivant : manque de volonté, passions irrépressibles ou antinaturelles, croyances égarées ou rigides, malhonnêteté.
→ DISCREDITE : l’individu suppose que sa différence est visible et connue de tous ;
→ DISCREDITABLE : l’individu suppose que sa différence n’est pas immédiatement perceptible par son interlocuteur (il peut alors mettre en place des stratégies de camouflage).
Etre réduit à son stigmate est source de souffrance et d'incertitude...
« Cette incertitude ne provient pas simplement de ce que l’individu stigmatisé ignore dans quelle catégorie on le placera, mais aussi, à supposer que le placement lui soit favorable, de ce qu’il sait qu’au fond d’eux-même les autres peuvent continuer à le définir en fonction de son stigmate »
(Goffman, 1975, p 25)
Après avoir pris connaissance de cet extrait et au regard des échanges et des apports de cette séance, qu'auriez-vous envie de dire à cette jeune femme, quelle lettre ouverte pourriez-vous lui adresser ?
Questionné par la maladie mentale, l’artiste Shawn Coss a décidé d’illustrer un trouble ou une maladie mentale par jour pendant un mois afin de dire « l’indicible ».
Ses dessins sur les maladies mentales ont été repérées dans le cadre du challenge InkTober, qui met au défi des artistes du monde entier de réaliser un dessin par jour pendant tout le mois d'octobre et de le mettre en ligne sur les réseaux sociaux (2016).
Source : https://positivr.fr
L’illustrateur espagnol Federico Babina est à l'origine d'un projet artistique appelé « Archiatric » : il imagine les maladies mentales sous formes de maisons qui ne jouent plus leur rôle protecteur.
Source : http://www.demotivateur.fr
Lien You tube : https://youtu.be/a3fTw-xzEM4