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Nico de Haas, ‘Mère’ (1942)
Certains hommes imaginent leur mère
sereinement assise derrière des hautes fenêtres avec un livre
ou bien aux doux reflets des canaux au printemps précoce
oeuvrant au métier à broder. Mais moi quand je recherche,
– aux heures silencieuses – à illuminer un tel image si tendre
et que je fais dérouler en vitesse le film de mes jeunes années,
je vois ses mains laborieuses, crevassées et calleuses,
se tremper à cadence constante dans l’eau savonnée.
Je vois le mur de la cuisine et la fente creusée
par le bord tranchant de la cuve,
et à quel point elle peine sans faillir,
réprimant la douleur aux reins qui la courbe déjà si tôt.
À travers la buée de la lessive je revois sa bouche,
d’où perce un sourire et je l’entend m’ordonner
– alors que debout avec des mains osseuses sur la cuve –
‘Dépèches-toi, maintenant que tu peux encore, va jouer dehors !’
Willem Elsschot, ‘Mère’ (1934)
Ma petite mère, je ne peux pas avaler
que vous soyez courbée, dessèchée et usée [...]
Je vois vos os qui pointent à travers vos mâchoires
et vos yeux enfoncés dans l’orbite.
Et je suis totalement ému et reste sans mots,
quand vous dites ‘viens t’asseoir à table garçon’. [...]
Au revoir alors. Je viens cette nuit ou demain.
Vous pouvez lire tranquillement un notre-père,
et remettez votre bonnet droit. Il veillera
à ce que vous ne preniez pas froid et que vous soyez contente.
‘Matin’
Jamais me quittera le souvenir
de ce soleil matinal s’accroissant,
quand le chant des soldats
sonnait fière et si seule
de leurs marches en rangs serrés
de la flamme étincelante dans la baïonnette
de leur volonté incontournable, à ne plus revenir,
de leur pas sonores et inflexibles.
Et la première lumière du matin
qui tombait si tendrement sur leurs mains, –
si douces et intimement entrelacées
avec leur âme ferme et lucide.
Et par là, à gauche, à droite, les fenêtres
derrière les quelles dans l’obscurité
à cause de ces chants des jeunes Germains,
reprenait la grogne irascible,
où la voix des jeunes Germains
ne trouvait aucune volonté, feu ou étincelle,
o ! le chant des Germains libres !
seuls dans le soleil matinal !
‘Sonnet’
Tout d’un coup, éclairées par une bande de soleil matinal,
Séparation perpendiculaire de deux rues sombres,
Marchent des colonnes grisâtres de soldats
Au pas ferme et sourd sur les pavés;
Ressemblant à un mécanisme, on dirait
Que des automates métronomes ondulants
Montrent au roulement du tambour
Une grille de jambes parallèles.
Flamboyant le soleil sur le rouge des épaulettes,
Retentissante la fanfare des trompettes,
Lançant leur défis vers le ciel;
Un sentiment vibrant de gratitude pour eux me parcourt,
Et de la fierté m’envahit, comme dans mon enfance:
Oui! c’est bien mon pays, mon peuple, ma langue, mon drapeau !
‘Les pères’
O file morne et aveugle
De ma génération perdue qui,
Néanmoins immortelle vît en moi ; -
O trésor à jamais perdu
De notre héritage obscur
Ignorant mais néanmoins croyant !
C’était des paysans dans
Un pays d’âpre gain;
Comme des bêtes sous le joug
Du poids plombant
D’un Dieu ambitieux
Ils accomplirent leur destin
Avec patience et audace.
Il ne restait ni signe ni langage
De leur passions et entreprises,
Ni même image des corps pliés.
O file morne et silencieuse,
De peuple torturé et glorifié qui
D’un passé inimaginable;-
O tourbillon sauvage
Qui me refoulait du fin fond vers le jour !
Abandonné dans l’effroi
Figé au moment suspendu
Entre le sommeil et la mort,
Le coeur crie sa détresse aiguë
Pour pouvoir se rappeler
De la vie qui passait,
Sacrifice dans la joie et la douleur,
Que je sois ici :
Dans l’éternel courant et tombe
Comme un cristal temporaire.
O file ininterrompue
Hors de l’espace et d’avant le temps,
Suis en vous, vous êtes en moi ;-
O amour, o certitude ;
Je suis un paysan et porte la semence
Pour la récolte qui rentrera après moi !
Mais...
Antisémitisme
fascisme + racisme = national-socialisme
Racisme biologique
« Bien que tu n’auras pas beaucoup de temps pour t’orienter dans la littérature, tu as certainement remarqué tout comme nous, qu’il s’est développé en Allemagne et chez nous [aux Pays Bas] une rhétorique répulsive, laquelle, seulement ‘artificielle’, est truffée de lieux communs et d’abstractions. Il en est de même en ce qui concerne les poèmes ‘petits bourgeois’ qui témoignent d’une vie quasi-humaine ramollie. »
(avril ou mai 1944)
Le livre: l’épée de l’esprit
Le livre: une source de force
de la nation
« Le fascisme est une excroissance issue des méandres obscures en vigueur durant l’Epoque Romantique; la 19ième siècle. Basé sur l’exaltation de l’irrationalité il s’associe à des courants plutôt morbides et auto-destructives propres aux mouvances Romantiques. Il se concentre sur des sentiments les plus obscures et primaires qui se trouvent à la frontière de l’inconscient chez l’homme et les amène vers la surface. Au sens que le fascisme constitue le dénie pathologique de la civilisation même. »
Randall Lesaffer, 2008
Adolf Hitler
Deux soldats SS qui lisent en congé
George Kettmann, l'écrivain-soldat
Qu’est-ce le fascisme?
« Le fascisme est une forme révolutionnaire de l’ultra-nationalisme qui tente de réaliser le mythe de la nation régénérée. »
(Roger Griffin, 2012)
Qu’est-ce le national-socialisme?
Qu’est-ce le fascisme?
Qu’est-ce le national-socialisme?
Quelle est la différence?
1. antisémitisme
2. la glorification, couplée à leur respect pour la violence, l’armée et les soldats
3. la mythologie du sang et du sol (‘Blut und Boden’)
4. une expérience religieuse qui penche vers le panthéisme
5. la glorification d’une partie du passé néerlandais et du paysage néerlandais
6. le rejet du monde moderne avec ses acquis techniques et (en particulier) de la grande ville moderne
7. la compréhension symbolique du mot ‘Nord’ en tant que le chez-soi de la race germanique
8. le lien organique entre l’homme et la nature
9. l’union de l’homme avec le spirituel
10. l’alliance mystique avec des générations précédentes
11. l’attention particulière pour le mystique dans la vie de tous les jours
Steven Barends, ‘Nouvel hymne pour la SS’
(du recueil de poèmes ‘‘Pain amer’’, Amsterdam, 1944)
Je ne veux pas me raviser,
je ne veux pas recommencer
alors que notre monde est en flammes,
havres et biens perdus,
j’ai prêté serment d’où que vienne le vent!
Je sais, il y aura des jours
trop lourds presque à supporter
mais peu m’importe ce qui fuit ou se sauve
j’ai donné ma parole,
de mourir et de vivre
pour le Reich d’Adolf Hitler.
Adieu alors à ceux que j’aimais,
vous ne trouverez aucun ennemi
mon enfant, mon amour, ma femme.
Notre front ne cédera pas
avant qu’il ne reste que des cadavres
parce que notre honneur est fidélité!
‘Matin’ (1943) par le poète nazi Henri Bruning
‘Sonnet’ par J.A. Dèr Mouw
(mort 1919)
‘Les pères’ (1927) par Jan Greshoff (anti-nazi)
1. du respect pour la soldatesque dans ‘Matin’ en ‘Sonnet’
2. de la mythologie du sang et du sol dans ‘Sonnet’ en ‘Les pères’
3. de la glorification de la patrie et de l’excaltation patriotique dans ‘Sonnet’
4. une l’alliance mystique avec des ancêtres dans ‘Matin’, ‘Sonnet’ en ‘Les pères’
5. des formes de vers classiques
6. de la rime
La conclusion devrait être: il s’agit de trois poèmes clairement national-socialistes.
1993
1990
1989, 4ième éd. 2012
2009-2012
George Kettmann, ‘Arrivé à Hangö’
(du recueil de poésie ‘‘Sang dans la neige’’, Amsterdam, 1943)
Encore la mer éternel nous murmure dans les oreilles,
là où des vagues frappent autour des rochers de l’île,
et déjà sur les traces du blanc la souffle
du bois des pins nous frémisse.
Perdu dans ce bruissement de terre et mer
l’homme se sent surélevé et élargi,
là où il appartient aux dieux,
dont les pas fermes nous dirigent vers le nord.
Là-bas dans la tiédeur se trouvent las
le débris scintillant des villes et brûlant
comme un sirocco les passions du sens –
ici l’homme devient, en dépassant le jeu de vanité,
une partie de la nature, frémissant de joie et floraison,
là où pour un moment le soleil embrasse le sommet enneigé.
www.literatuurgeschiedenis.nl
1972, 3ième éd. 1984
1954, réimpr. 1964
1984, 3ième éd. 1992
1986