Collaboration et co-creation entre artistes de 1960 à nos jours - Partie 1

COLLABORATION ET CO-CREATION ENTRE ARTISTES

DES ANNEES 1960 A NOS JOURS

INTRODUCTION

REGIME DE LA COOPERATIVE

VS LE REGIME DE L'ENTREPRISE

Mardi 19 Avril - 1966

Une journée dans la rue

Les artistes, qui font référence à Proudhon, à l’anarchie et au mouvement ouvrier de la seconde moitié du xixe siècle, instituent un mode de fonctionnement particulier qui tranche avec les pratiques courantes de l’époque : location des oeuvres plutôt que vente, recours à la commande – qu’ils suscitent – choix du travail pictural figuratif en un temps où se développent recherches formalistes, performances et installations.

Démystifier le bon et le mauvais "collaboratif"

Démystifier Van Gogh

Fluxus est un mouvement d'art contemporain né dans les années 1960 touchant les arts visuels, la musique, la littérature1, la réalisation de concerts, d'events, la production de livres, de revues, la confection d'objets.

Initié par George Maciunas, qui en inventa également l'appellation, Fluxus participe aux questionnements soulevés par les formes d'arts qui voient le jour dans les années 1960 et 1970 : statut de l'œuvre d'art, rôle de l'artiste, place de l'art dans la société,

L'humour et la dérision sont placés au centre de la démarche et participent à la définition de Fluxus comme un non-mouvement, produisant de l'anti-art ou plutôt un art-distraction.

Le facteur commun à toutes les recherches était la dévalorisation de "l'artiste" et du "chef-d'oeuvre", au profit d'une sollicitation du spectateur.

BEN, le Magasin, 1958

et Festival à Nice, 1963

Les Events de George Brecht

Water Yam, 1963

LA COOPERATIVE DES MALASSIS - 1968-1981

Co-Voiturage

Apprentissage collaboratif

Certaines oeuvres sont le produit de l’addition des manières propres de chacun , dans d’autres, chacun laisse de côté son style propre pour adopter une manière commune de peindre, l’un intervenant après l’autre (donc sur le travail de l’autre) pour constituer de très grands cycles de peinture qui parfois se lisent à la manière de frises. Ancrées très précisément dans leur temps, les oeuvres des Malassis proposent des commentaires virulents de l’actualité sociale et politique – c’est le cas du cycle Le Grand Méchoui, ou douze ans d’histoire en France, composé de quarante-cinq tableaux se déployant sur 65 mètres (1972)

Invités à participer à l'exposition "12 ans d'art contemporain en France" commanditée par le Président Georges Pompidou, les Malassis décrocheront leur fresque de 65 m. de long intitulé "12 ans d'histoire de France" le jour même du vernissage, en solidarité avec les artistes du Front des Artistes Plasticiens (F.A.P.).

A travers cette oeuvre et cette action, ils entendaient faire le procès du gaullisme, de son arrivée au pouvoir et de ses scandales. Ils exposeront leur oeuvre un mois plus tard loin des circuits institutionnels, à la galerie 3 (Paris 5ème) pendant trois jours

Atelier Vhutemas en 1923

Henri Cueco, Lucien Fleury, Jean-Claude Latil, Michel Parré, Gérard Tisserand et Christian Zeimert

Selon les déclarations du Groupe, les propositions esthétiques les plus révolutionnaires qui avaient été faites jusqu'alors n'avaient pas modifié la situation entre l'artiste, le spectateur et l'oeuvre d'art. Par contre, le G.R.A.V. avait pour objectif, à longue échéance, de créer une situation entièrement nouvelle dans laquelle l'oeuvre d'art deviendrait une "proposition plastique" représentant une recherche ouverte.

17ème siècle - Atelier de Rubens

15ème siècle - Atelier de Van Eyck

LA "FIRME" LIBERALE

ATELIER VAN LIESHOUT

Jeff Koons, Damien Hirst, Takashi Murakami

De son côté, le spectateur deviendrait doublement actif : non seulement il serait mis en contact direct avec l'oeuvre mais il participerait de l'activité des autres spectateurs.

Si vous désiriez visiter l'atelier de Jeff Koons, il vous en aurait coûté quelques milliers de dollars. La visite mise aux enchères par Charitybuzz.com comprenait une visite privée et un déjeuner, pour quatre personnes, avec l'artiste lui-même. Le 5 mars la dernière enchère était de $3,250.

FLUXUS

Frank Popper, Paris, avril 1998

George Maciunas, Dick Higgins, Wolf Vostell, Benjamin Patterson & Emmett Williams performing Philip Corner’s Piano Activities” at “Fluxus Internationale Festspiele Neuester Musik,” Weisbaden (1962). Photograph by Hartmut Rekort.

Les Flux Kits de Robert Maciunas, 1965

Info daté de 2017. le journaldesarts.fr

La moitié de l’équipe d’assistants de Jeff Koons a été licenciée la semaine dernière : ils ne sont plus qu’une trentaine alors qu’ils étaient près de soixante auparavant. La troisième vague de licenciement de l’atelier depuis 2015 a même touché certains assistants qui y travaillaient depuis plus d’une décennie. Tous sont partis sans recevoir plus que leur dernière paie journalière, calculée sur le tarif de 21 dollars (19 euros) de l’heure

Collaboration sur les resaux sociaux

Why is it that treating an animal like a fellow human is an unspeakable act, whilst treating an animal like a resource for industrial production is the norm?

Domestikator is part of the larger installation The Good, the Bad and the Ugly. The Good the Bad and the Ugly is a temporary settlement in Bochum, Germany that was designed for the Ruhrtriennale, a festival for theatre, music, dance and arts.

Eco-village

18ème siècle - vue d'atelier

19ème siècle - vue allégorique de l'atelier de Courbet

Un « atelier » protéiforme qui produit des meubles, organise des expositions, propose des manifestations, construit des structures surprenantes telles les sortes de mobile-homes aux fonctions inattendues (poulailler, distillerie, unité d’avortement, etc.) qui composent la « ville » qu’il crée en 2000 à Rotterdam.

Les Ateliers sont composés d'une vingtaine d'artistes et designers qui travaillent sous la direction de Joep Van Lieshout1. Ses œuvres interrogent le vivre ensemble, la vie en commun et la place de l'homme dans le monde.

11 Mai 1968 - Maison de la culture de Grenoble

L'open Space - une collaboration qui est aussi une surveillance de tous par tous

LE CYCLOP - Milly La forêt 1969-1994

Biennale de Paris - 1963

Domestikator , 2015

sculpture-cascade , 2000, Rotterdam

Un régime critique, voire ironique, à l’égard des aspirations techniques et politiques du régime constructionniste, et pour lequel les artistes privilégieraient un mode de création à plusieurs non hiérarchisé relevant souvent du collage et de l’assemblage.

Un atelier moderne (Jeff Koons)

Début 20ème siècle - Atelier de Rodin

LA LUTTE POUR LES DROITS CIVIQUES

COUPLES ET DUOS REGIME PERFORMATIF

Labyrinthe 3, New-York - 1965

COLLECTIF AMERICAIN LA SPIRALE - Reginald Gammon, Freedom Now, 1963, acrylique sur panneau,

101,6 x 76,2 cm, National Afro-American Museum and Cultural Center,

Wilberforce, Ohio, États-Unis.

Cinétisme environnement spectacle : le problème des groupes.

Le GRAV y élabore un projet avec les groupes italiens N et T sur le théâtre mobile en forme d’anneau à parcourir qui sera finalement divisé en deux parties.

Ce parcours est - pour la partie du GRAV - constitué d’obstacles « à franchir (traverser) – anneaux », à « escalader », à « éviter. Ecarter », à manipuler.

Le « GRAV a souhaité que la proposition ne se limite pas à l’anneau mobile, mais que tout l’espace soit envahi de façon que la notion de spectacle disparaissent (sic) complètement de cette situation

».

L’exposition qui prévoit un programme culturel très fourni, a dû finalement fermer au bout d’une semaine à cause des soulèvements de Mai 1968. La Maison de la Culture était considérée, non comme un lieu pour les citoyens, mais comme un lieu de pouvoir politique. Un dépliant, dans les archives, témoigne de l’argumentation des employés de la Maison de la Culture et reflète le climat de l’époque.

L’activation tant souhaitée par le GRAV a trouvé un écho populaire, ce qui sera finalement fatal pour le groupe : « Notre dernier projet pour faire participer et réveiller les spectateurs dans la rue avait été programmé pour Mai 68 […]. La concurrence des « amateurs » nous fut fatale, le programme n’eut pas lieu, le groupe fut dissout fin 68

"THE SINGING SCULPTURE" par Gilbert & George, exécutée dans la Galerie Nigel Greenwood à Londres en 1970, puis à New York, tous les après-midi de 15h à 18h pendants une semaine en septembre 1991.

REST ENERGY - Marina Abramovic et Ulay - 1980

Dans le cadre de la série Relation Works

Machinerie désuète, wagon de marchandises abandonné en haut d’un arbre déniant toute possibilité d’usage, gigantesques rouages datant d’un autre âge n’entraînant qu’eux-mêmes, cette « sculpture », pour une part mobile, renvoie, en ces années 1970 encore portées par l’espoir d’une croissance économique sans fin, une image quelque peu grotesque du futur déclin de nos sociétés industrielles, ruines à rebours perdues dans une forêt immense.

Sobrino optait pour le plexiglas, Yvaral pour les fils de nylon et de vinyle tendus, Le Parc pour la lumière et le plexiglas, Stein pour les trièdres et la polarisation, Garcia Rossi pour les boîtes à réflexion lumineuse et Morellet pour la programmation des pulsions de tubes de néon.

Collaboration entre 1976 et 1988

Le couple n'est pas uniquement une unité de production "artistique". En ce sens, cela dépasse le cadre connu d'autres types de productions en couple comme l'artisanat, les agriculteurs, les petites PME familiales.

Le couple est un objet de performance.

https://www.dailymotion.com/embed/video/x5gudst

REGIME DE L'INVISIBILITE

Ils mettent en cause une des idées fréquemment exprimées concernant les pratiques collaboratives, celle pour laquelle oeuvrer en commun participerait à la mise en oeuvre d’un « vivre ensemble » harmonieux. Dans leurs actions, les deux artistes choisissent, à l’inverse, de mettre en scène ce qu’Ulay désigne comme les moments de crise (traumatic

periods) d’une relation, sexuelle et amoureuse, entre un homme et une femme. Selon Ulay, la société occidentale a fait de cette relation un véritable problème, une obsession, dit-il, là où d’autres sociétés ont une attitude différente à l’égard des formes que cette relation peut prendre.

leur performance est une sorte de commentaire du rêve occidental du couple. leur observation des pratiques singulières de ces couples est donc l'un des éléments fondateurs de leur duo.

Dès lors, on peut poser l’hypothèse que pour certains artistes, travailler à plusieurs induit un regard sur les pratiques sociales qui les environnent – dans le cas qui nous occupe, le couple hétérosexuel et son institution dans la société occidentale, qui font partie des structures fondant cette même société.

Womanhouse (30 janvier - 28 février 1972)1 est un espace d'installations et performances artistique féministe créé par Judy Chicago et Miriam Schapiro, cofondatrices du Feminist Art Program du California Institute of the Arts. Ce programme, destiné à leurs étudiantes, vise à questionner l'espace de la maison comme espace de production des normes de domination sur le féminin.

LABORATOIRE

Bleeding medals - 2008

L’Atelier de l’Observatoire – Art et Recherche

Casablanca - Maroc

http://www.atelierobservatoire.com/musee-collectif-ain-chock

ART & LANGUAGE - 1969 - ..

CRITIQUE INSTITUTIONNELLE

GENERAL IDEA - 1969 - ..

Collectif HONF (House Of Natural Fibres) - 1998

Indonésie

(BAW/TAF) Border Art Workshop/Taller de Arte Fronterizo)

" Comment travailler ensemble sans créer des rapports de domination, sans chercher à développer un profit ?"

Vitrine du musée Collectif Ain Chock

Le “Musée collectif” est un musée citoyen de la mémoire collective des villes, qui accueille particulièrement des objets et documents sur le point de disparaître – retraçant ainsi une

histoire de ce qui aurait pu ne plus être. Il consiste en une série d’actions participatives de récupération, recherche et collecte de documents, archives, photographies, objets, films et autres mémoires et traces de la vie urbaine (gares, usines, marchés, etc.), de la vie intime et quotidienne des familles (fêtes, sorties, etc.), et des anciens espaces publics de loisirs et éducation (parcs d’attraction, piscines, aquarium, écoles, cinémas, zoos,

etc.), aujourd’hui oubliés, disparus, fermés, abandonnés ou risquant la démolition

La figure du caniche, omniprésente dans l'oeuvre de ce collectif masculin (trois hommes dont deux sont morts du SIDA en 1994) est un motif récurrent. L’animal apparaît pour la première fois à l’occasion d’une performance réalisée au Centre d’art de Genève en 1984. intitulée XXX (bleu). Les trois artistes parodiaient alors les anthropométries d’Yves Klein avec de faux caniches plongés dans de la peinture bleue. Alors que le monde de l’art est à cette époque porté sur les néo-expressionnisme, General Idea prend pour emblème un animal domestique, symbole d’un statut social ostentatoire, proposant ironiquement une figure de l’artiste soumis au marché. Totem ambigu, le caniche permet également de jouer avec les archétypes gays auxquels le collectif est associé.

VERS LA IIème PARTIE

Le collectif édite une revue, FILE Megazine, parodie du magazine LIFE, et propose des performances et des installations qui empruntent des motifs et des pratiques à la culture populaire pour critiquer la culture muséale. Ils inventent notamment un « concours de beauté », Miss General Idea, qu’ils décrivent ainsi : « Dès le début, les concours de beauté ont été un mode de contestation ; c’était notre manière d’analyser le monde artistique tel qu’il existait. Nous en avons fait une parodie, mais il est évident que c’était contestataire. Et nous interrogions le processus de création de chefs-d’oeuvre, qui sont ensuite validés,sélectionnés, portés aux nues, etc

Le travail est à lui-même sa propre fin, sans que quiconque n’impose d’objectifs, de délais, de contraintes 54 ». Plaçant la créativité au coeur de leur conception du travail, un travail pensé comme non aliénant, les acteurs de ces nouveaux espaces ne dissocient pas travail, faire (au sens, également, manuel du terme), partage d’informations, diffusion de connaissances, intérêt pour les sciences et les techniques et acquisition de compétences

http://prezi.com/hlsz_c_ujdj7/?utm_campaign=share&utm_medium=copy&rc=ex0share

MAP OF AN AREA OF DIMENSIONS 12"X 12" INDICATING 2,304 1/4" SQUARES (detail)

BAW/TAF, Border Action #1, les membres du collectif incarnent les symboles

de la frontière, exactement à l’endroit où se rencontrent les plages de Tijuana

au Mexique et le Border State Park aux États-Unis, 1985

Les musées se voulant « universels » que sont le Louvre, le British Museum ou le Metropolitan Museum par exemple ne donnent-ils pas principalement à voir des oeuvres issues des cultures occidentales ou, sur les arts non occidentaux, un point de vue d’abord occidental ?

Le motif AIDS est un détournement du tableau LOVE de Robert INDIANA.

Gran Fury, Kissing Doesn’t Kill: Greed and Indifference Do,

carte postale couleur éditée par le Whitney Museum of American Art for AIDS Awareness Day, 1er décembre 1989, Gran Fury collection.

Ce motif devient une marque, un signature du collectif qui propose une vision ironique du problème du SIDA dans les années 90

End of Line, menée sur une plage du Pacifique où se rencontrent les États-Unis et le Mexique, déplace par exemple l’identité et les rôles assignés à chacun de part et d’autre de la frontière, en réunissant autour d’une table dressée sur celle-ci des artistes incarnant des figures considérées comme archétypales : le passeur, le touriste, le clandestin, l’agent migratoire, le « chicano », le WASP (White Anglo-Saxon Protestant).

À plusieurs reprises, les convives font tourner la table, ce qui permet à chacun de changer de rôle, de passer

aussi, puisque la table est située sur la frontière, du Mexique aux États-Unis et inversement. D’une manière

astucieuse, la performance met en mouvement les places de chacun, montre que rien n’est arrêté, qu’il est

possible d’appartenir non pas seulement à un et un seul pays, à une et une seule culture, mais à plusieurs

Le nom d’Art & Language désigne l’œuvre artistique et littéraire née de la collaboration de deux artistes, Michael Baldwin et Mel Ramsden. À la fin de 1969, Art & Language incluait déjà la contribution des New-Yorkais Joseph Kosuth et Ian Burn.

Dans les années 60, l’objectif principal d’Art & Language consiste à remettre en question le discours moderniste qui, pendant vingt ans, a dominé l’art de l’après-guerre. La modernité abstraite, telle qu’elle a été formulée par des critiques comme Clement Greenberg, revendique surtout un art apolitique et autonome, avec une volonté expressive caractérisée par la spontanéité et l’immédiateté, totalement indépendant du langage. Art & Language répond à cette position par une pratique collective et anonyme. Au travers d’une activité réflexive, qui situe le débat au-delà du strict niveau formel, il inclut dans l’œuvre les effets du discours qui l’accompagne ou la produit.

En cela Art & Language occupe un rôle essentiel dans la naissance de l’art conceptuel qui, dès la fin des années 60, développe de nouvelles formes d’art. Celles-ci n’ont plus besoin de l’objet pour réaliser une démarche artistique ; elles proposent une analyse critique des conditions d’existence de l’œuvre d’art.

Une vingtaine de numéros de la revue « Art-Language » ont permis de développer une réflexion sur les formes très diverses que peut prendre l’œuvre d’art : l’affiche, le disque, la vidéo, le texte imprimé, le drapeau ainsi que, bien sûr, le tableau. A travers ses formulations, Art & Language pose des questions aussi essentielles que celles de la signature, de l’anonymat, de la neutralité, mais aussi de la nature sociale et politique de l’œuvre d’art.

Le projet Intelligent Bacteria Saccharomyces cerevisia, au titre à la fois scientifique et désuet, est une installation numérique destinée à fabriquer du vin de fruits. Il s’agit d’un projet inattendu imaginé par le collectif pour désigner l’un des maux de la société indonésienne, la fabrication artisanale d’alcool, qui conduit encore aujourd’hui, semble-t-il, à une mortalité importante. L’installation, sorte d’alambic géant, est intrigante. Conçue avec des microbiologistes, elle oscille entre physique amusante, avec son CO2 qui s’échappe en bulles en émettant des sons curieux, et manuel à l’intention des spectateurs qui peuvent ainsi prendre connaissance d’un processus simple et non dangereux permettant de fabriquer de l’alcool.

Action d'art politique manipulant l'image et les stratégies médiatiques dans le but de sensibiliser le public sur le problème du SIDA et l'inaction du gouvernement américain

le « Musée collectif » est une réponse au musée universel, non car il ne donnerait à découvrir qu’une collection purementlocale, mais pour son absence de prétention à cet universalisme aujourd’hui suspecté de s’être préoccupé surtout des valeurs artistiques et esthétiques de l’Occident, et, bien souvent, d’avoir acquis dans des conditions douteuses (pillage, vol, etc.) les objets des collections non européennes qu’il conserve. le « Musée collectif » est inscrit, quant à lui, dans des espaces qui, contrairement à ce que son nom pourrait laisser supposer, ne sont pas ceux de la célébration ou de la remémoration mais, plus intimement,ceux, familiaux, amicaux, de la fête, du loisir, de l’enfance qui croisent aussi, bien évidemment, l’histoire politique des lieux. D’une certaine manière, ici aussi, « le personnel est le politique ».