Selon Lasch, le sport permet de se libérer de la vie quotidienne, il offre la forme la plus pure d'évasion.
Le jeu oblitère la conscience mais non en la diminuant comme la drogue ou l'alcool, en l'intensifiant.
Le jeu répond à plusieurs besoins:
-il permet de vivre ses fantasmes
-il permet d'affronter des difficultés sans conséquences
-se donner à fond physiquement
Le jeu permet aussi:
-de vivre l'exubérance et la liberté de l'enfance
-de maîtriser des complications intentionellement créées
-de remplacer des conditions idéales à la confusion normale de la vie quotidienne
Le jeu requiert:
-détermination
-compétence
-intelligence
-concentration
''pour une cause totalement inutile''.
Thorstein Veblen critique cette futilité des sports de la haute société qu'il analyse comme étant une survivance des prouesses aristocratiques et du militarisme.
Selon Lasch c'est cette futilité qui explique la séduction du jeu.
Aujourd'hui, l'accent est sur la bonne forme que le sport procure et contribuant au bien-être national.
Cette vision contraste légèrement avec la vision des années 60 qui concevait la situation inquiétante de l'obésité comme étant ''une menace pour la sécurité'' selon John F.Kennedy
Le gouvernement cubain déclare en 1969 que le sport doit être considéré parmi l'éducation, la culture, la santé et la défense comme participant au développement de la société.
En 1925, le comité central du parti communiste soviétique voyait le sport comme une manière de rallier les forces communistes.
À part ces exceptions, le sport est habituellement culturellement perçu comme étant ''glorieusement sans objet''.
L'industrie moderne a routinisé le travail à un niveau sans précédent.
Le travail a perdu son caractère tangible, il est devenu très abstrait.
Le jeu prend alors une importance sans précédent dans notre société comme échappatoire.
Les individus retrouvent dans le jeu les difficultés physiques et intellectuelles qu'ils ne vivent plus au travail.
Le travail contemporain contient si peu de traces du jeu qu'il tente de s'y abandonner de manière inhabituelle.
L'homo ludens – histoire de la culture - de Huizinga – est celle de la disparition de l'aspect ludique de toutes formes culturelles. Le risque (qu'on cherche à éliminer), l'audace et l'incertitude n'ont plus leur place dans les activités productives.
Le développement des sports-spectacles coïncident avec la production de masse
Intensification des besoins que satisfait le sport et création d'une gigantesque infrastructure promotionnelle et technique permettant de vendre les compétitons à un vaste public
-L'accent sur l'aspect compétitif guidé par l'instinct de vaincre irait à l'encontre du développement coopératif lié au jeu
-Le culte de la victoire transformerait les joueurs en sauvages et les supporters en fanatiques.
-L'athlétisme produit un esprit militariste chez les jeunes, entretient un esprit de clocher chez les fanatiques et développe un nationalisme (régionalismes) irrationnel.
Huizinga considère que les jeux contemporains ont une tendance à un sérieux démesuré et qu'il a perdu son caractère rituel, c’est-à-dire sa relation organique avec la structure de la société. Il rappelle plutôt le barbarisme et l'adolescence que l'enfance et la liberté. Le sérieux et le jeu sont mélangés. Les éléments sérieux sont traités comme des jeux tandis que le jeu est hautement pris au sérieux.
Exemple de la médiatisation du sport: le surfing. Conditions de compétions pauvres pour maintenir l'horaire.
Le remplacement du gazon par des surfaces artificielles a réduit l'aspect de la vitesse et du brio au profit de la persévérance et la patience.
La télévision a réorganisé le calendrier des réunions athlétiques privant les sports de leur rapport traditionnel avec les saisons.
La montée de la violence dans le hockey coïncide avec l'implantation du hockey dans des villes qui ne peuvent pas normalement accueillir le sport de manière amateur. Lié à la recherche de sensation fortes.
En pénétrant dans leur monde par l'imaginaire, on vit ce que les athlètes vient sous une forme plus intense.
Les critiques proposent de remplacer les sports compétitifs par un régime de diversions effectuées coopérativement, auxquelles tout le monde pourrait se joindre.
Lasch conclut que les sports ne sont pas vraiment une évasion mais plutôt un commentaire poétique à propos de la réalité.
Il maintien que le plus la séparation est rigide entre le monde du travail et le monde du loisir le plus l'individu est enclin à vouloir s'évader par l'entremise du jeu.