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LE PETIT CHAPERON ROUGE, DE LA TRADITION ORALE AU PAPIER
ADAPTATION DU CONTE
Historiquement, on retrouve une trace de l’histoire du Petit Chaperon rouge dans de nombreuses localisations
d’Europe et ce même dans la période précédant le XVIIe siècle, moment où Charles Perrault coucha le récit sur papier.
Par ailleurs, la population française se transmettait oralement l’histoire dès le XIe siècle. Lorsque Perrault adapte ces récits oraux pour un auditoire aristocrate, il choisit d’occulter certains éléments qu’il jugeait de mauvais goût et infantiles. Du coup, sa version du conte comportait beaucoup moins d’éléments de violence. À titre d’exemple, soulignons que dans l’interprétation de Perrault, le Loup ne propose plus à la fillette à manger la chair et de boire le sang de sa grand-mère. Toutefois, dans le but évident de conserver intacte l’essence de l’histoire originale, Perrault conserva la scène où le Loup invite la jeune fille dans le lit de sa grand-mère pour la dévorer. Le dénouement est malheureux et irrévocable. Dans cet ordre d’idées, notons que c’est à Perrault que l’on attribuera l’ajout du ton hautement moralisateur à l’histoire.
Deuxièmement, il convient d’attirer l’attention sur la manière dont le sujet est traité dans le conte oral versus au déroulement dans le conte de Perrault. Dans cette première version, le personnage du Petit Chaperon rouge fait preuve d’une grande qualité intellectuelle en réussissant à berner le Loup et à s’enfuir à la fin du récit. De fait, c’est grâce à la scène où la jeune fille se déshabille et croit retrouver sa grand-mère au lit, précisément au moment où elle note l’anatomie particulière de l’être qui se fait passer pour sa « grand », qu’elle doit sa survie dans la version orale. Cependant, contrairement à la fillette du conte oral, le Petit Chaperon rouge de Perrault est très naïve. Elle discutera avec le Loup sans suspicion, indiquant même où se trouvait la maison de sa grand-mère. Ainsi, c’est en raison de sa bêtise qu’elle sera mangée. Il note que Perrault corrompt complètement l’image de la femme que véhiculait le conte original. Cela met néanmoins en évidence sa volonté de responsabiliser ses jeunes lectrices comme la femme en général. En somme, il concède la victoire à l’animal, dans le but de donner une leçon de morale. D’autre part, la nature du loup, qui, dans la première version n’apparaissait comme ni bonne ni mauvaise, devient alors rusée, calculatrice et même cruelle dans le conte de Perrault. De plus, l’auteur accentue l’ingénuité de ses personnages humains afin de mieux marquer la différence entre eux et l’animalité perverse du Loup.
apporté à la pauvre princesse.
Résumé de peau d'âne
il était une fois un bon et juste roi qui était craint par ses ennemis et aimé par ses amis. Marié avec une femme qu'il aimait de tout son coeur, ils avaient donné naissance a une petite fille. Dans leur écurie le roi possédait un âne aux vertus insoupçonnées qui faisait de beaux écus.
Ce bonheur ne pouvant pas durer, et la reine mourut d'une longue maladie, mais avant de mourir elle dit à son mari que s'il trouvait une femme plus belle qu'elle, il pourrai se remarier.
Au bout de quelques mois de chagrin intense, il parti en quête d'une nouvelle épouse, mais dans tout le royaume, personne n'égalait la beauté de sa défunte femme à part sa propre fille. Il en tomba amoureux et voulu l'épouser.
La princesse horrifiée par cette nouvelle allât trouver sa marraine la fée. Elle lui prodigua comme conseil de dire au roi qu'elle l'épouserai si il lui confectionnai trois robes impossibles: une à la couleur du temps, une à la couleur de la lune, et une aussi brillante que le soleil. C'est alors que sa marraine la fée dit à l'oreille de la princesse de demander au roi la peau de son si précieux âne en étant sure qu'il la lui refuserai et que le mariage ne se ferai pas. Cependant l'âne fut tué et la peau
Déguisée avec la peau de l'âne la princesse s'en fut du château dans un état lointain. Elle s'installa dans une ferme ou on avait besoin d'une souillon et fut humiliée et maltraitée. Un beau jour, un prince en passant par là, vit peau d'âne et il en tomba amoureux. Il lui demanda de lui faire un gâteau et dans sa hâte, peau d'âne y fit tomber une bague.
Quand les parents du prince décidèrent qu'il était temps pour lui de se marier, il leur répondit qu'il épouserai la personne à qui irai cette bague. Toutes les jeunes filles du royaume s'y essayèrent sans succès, si bien que les servantes et les souillons essayèrent
à leur tours la bague, sans succès également. Vient alors le tour de peau d'âne, qui enfila la bague parfaitement et surpris par la même occasion toute la cour.
Le mariage fut organisé et tous les rois alentours invités, si bien que le père de peau d'âne y reconnut sa fille enfuie. la marraine,
la fée arriva à ce moment et raconta toute l'histoire de peau d'âne à la cour et la princesse épousa son prince.
« la jeune princesse outrée d'une vive douleur,
n'imagina rien d'autre que d'aller trouver
la fée des Lilas, sa marraine »
La fuite du château de peau d’âne est ainsi illustrée
dans cette image. Le château au fond , sombre et
ténébreux, symbolise la mal qui y règne. Le drapé
des habits de la princesse illustrent sa fuite et son
visage montre à quel point elle est terrifiée par
l'idée de devoir épouser son père si elle ne s'enfuit
pas du château
Le Chat Botté
Peau D'âne
« La joie de se trouver si belle lui donna envie de
s'y baigner, ce qu'elle exécuta »
peau d'âne est mise en avant dans cette image par
la clarté du décor qui l'entoure. On la voit vêtue de la peau de
l'âne de son père
Morale
Comme pour tous ses contes, Charles Perrault a inclus une morale dans Peau d'âne:
Le Conte de Peau-d'âne est difficile à croire,
Mais tant que dans le Monde on aura des Enfants,
Des Mères et des Mères-grands,
On en gardera la mémoire.
Ce conte de fées fut longtemps passé sous silence, et parfois même censuré du fait qu’il aborde
de front le tabou des tabous : l’inceste. A partir d’une situation extravagante d'un père tombée
amoureux de sa fille et abusant de son autorité pour la demander en mariage, nous avons
l’interdit de l’inceste qui est clairement expliqué par la fée qui, à la mort de la reine, remplit sa
fonction de marraine en prenant le relais de l’éducation de la jeune fille. Celle-ci donne
l’exemple à tous les enfants : elle parvient à se soustraire au pressant désir paternel en
renonçant à une vie facile. Elle en sera finalement récompensée.
Symboliquement, dans les contes, revêtir la peau d’un animal permet au héros de ne pas perdre
son âme…
----Origine du conte et destinataire----
Conte populaire d'origine orientale, Peau d'Âne était déjà connu en France depuis 1547, mais c'est en 1694 que parait la version de Charles Perrault. Il est le premier conte français où surviennent des évènements magiques et féériques et est alors le premier contes de fées à paraitre en France. Peau d'âne est un conte qui est destiné aussi bien aux enfants, qu'aux adultes de la cours versaillaise.
-------Sa forme-------
C'est un conte d'une grande longueur qui comporte pas moins de 3902 mots. Il est écrit en vers,
ce qui le différencie de la forme de nombreux autres contres de Charles Perrault, qui sont en prose.
« Il vint des rois de tous les pays »
cette image illustre la venue des rois pour
le mariage de peau d'âne avec le prince.
On voit bien représenté ici tout le faste
et l'opulence de la richesse royale, ainsi
que le coté féérique du conte avec les
oiseaux mythologiques volant chevauchés
par des hommes. L'exotisme est aussi mis
en avant avec l'éléphant et le dromadaire.
Le conte du Chat Botté-
Adaptation
le conte a eu plusieurs adaptations cinématographique, dont une des plus connu: le film français
Peau d'âne de Jacques Demy, avec Catherine Deneuve et Jean Marais, en 1970.
Le Chat Botté
Le conte en résumé
À son décès, un vieux meunier laisse à ses trois fils l'intégralité de ses biens. L'aîné hérite du moulin, le cadet de l'âne, et le benjamin du chat. Sans un sou en poche et ne sachant que faire d'un tel cadeau, ce dernier songe à le manger, mais le Chat s'avère doué de parole. Contre un sac et une paire de bottes, et avec beaucoup de ruse, l'animal est désormais déterminé à faire la fortune de son maître. Dans ce but, le Chat capture un lapin dans la forêt et l'offre au roi comme un cadeau de son maître, le « marquis de Carabas ». Il se met à amener ainsi régulièrement du gibier au roi, pendant plusieurs mois.
Un jour, sachant que le roi et sa fille voyagent le long de la rivière, le Chat persuade son maître de retirer ses vêtements et d'entrer dans la rivière. Il cache les habits de son maître derrière un rocher, puis appelle à l'aide. Lorsque le roi arrive, le Chat explique que son maître, le « marquis de Carabas » s'est fait dépouiller de ses habits alors qu'il se baignait dans la rivière. Le roi offre de riches vêtements au jeune homme et l'invite à s'asseoir dans son carrosse aux côtés de sa fille qui tombe instantanément amoureuse de lui.
Moralité du conte
Le Maître chat ou le Chat botté demeure un conte qui démontre que le personnage principal utilise la ruse et la tricherie pour offrir le pouvoir, la fortune et la main d'une princesse à son maître pauvre. La moralité peut aussi se résumer par deux dictons :
«L’industrie et le savoir-faire valent mieux que des biens acquis »
«C’est que l’habit, la mine et la jeunesse, pour inspirer de la tendresse, n’en sont pas des moyens toujours indifférents »
«Le plus petit que soi peut vaincre les plus grands par la ruse»
«La force n’est rien face à la ruse»
Maître chat ou le Chat botté proposent comme clef de lecture, les avantages de " l'industrie et du savoir-faire" bien supérieurs aux "biens acquis" par l'héritage et les atouts de " l'habit, la mine et la jeunesse." la parole exerce un pouvoir sans conteste.
Il faut faire son devoir quel qu'en soit le prix
La vertu est toujours récompensée
La passion est irraisonnable et ne recule devant aucun sacrifice.
Résumé du conte l(suite)
Le Chat court en précédant le carrosse et ordonne aux gens qu'il rencontre tout au long de la route de dire au roi que cette terre appartient au marquis de Carabas. Il entre ensuite dans un château habité par un ogre qui est capable de se transformer en un grand nombre de créatures. L'ogre le reçoit aussi civilement qu'il le peut, et se transforme en lion pour prouver ses capacités, effrayant ainsi le Chat botté. Ce dernier lui demande alors s'il est capable de se changer en souris. Lorsque l'ogre s'exécute, le Chat botté lui saute dessus et le dévore. Le roi arrive au château qui appartenait à l'ogre, et, impressionné par les biens du « marquis de Carabas », offre la main de sa fille au petit meunier. Peu après, le Chat devient grand seigneur, et ne court plus après les souris que pour se divertir.
Adaptations du conte
Le Chat botté connaît une diffusion fulgurante et mondiale, au point d'inspirer des dessinateurs, compositeurs, chorégraphes, et de nombreux autres artistes. Ce Chat apparaît dans le ballet La Belle au bois dormant de Tchaikovsky, Shrek dans Dreamwork, Once upon a time, séries diffusées sur HBO, dans les contes de Narnia etc. Depuis sa parution, à l’époque de Perreault, jusqu'à l'époque moderne, ses adaptations sont multiples, depuis le théâtre jusqu'aux films et aux romans ou à la bande dessinée, en passant par les parodies, comme l'atteste le personnage du Chat botté.
Résumé du Petit Poucet :
Il était une fois un bûcheron et une bûcheronne qui avaient sept enfants tous garçons, de dix ans l’aîné à sept ans le plus jeune. On s’étonnera que le bûcheron ait en tant d’enfants en si peu de temps ; sa femme n’en faisait pas moins que deux à la fois. Ils étaient fort pauvres. Le plus jeune des enfants était tout petit, et quand il vint au monde, il n’était guère plus gros qu’un pouce, ce qui fit qu’on l’appela le petit Poucet. Il était le plus fin et le plus avisé de tous ses frères.
Il vint une année très difficile et la famine fut si grande que ces pauvres gens résolurent de se défaire de leurs enfants. Un soir que ses enfants étaient couchés, le bûcheron dit à sa femme le cœur serré de douleur :
Tu vois bien que nous ne pouvons plus nourrir nos enfants ; je ne saurais les voir mourir de faim devant mes yeux, et je suis résolu de les mener perdre demain au bois, ce qui sera bien aisé, car tandis qu’ils s’amuseront à fagoter, nous n’avons qu’à nous enfuir sans qu’ils nous voient.
Ah ! s’écria la bûcheronne, pourrais-tu bien toi-même mener perdre tes enfants ?
Son mari avait beau lui montrer leur grande pauvreté, elle ne pouvait y consentir ; elle était pauvre, mais elle était leur mère. Cependant l’idée de les voir mourir de faim lui fit y consentir et elle alla se coucher en pleurant. Le petit Poucet ouï qu’ils parlaient d’affaire et s’était doucement approché pour se glisser sous l’escabeau de son père afin de les écouter sans être vu. Il alla se recoucher mais ne dormit point, songeant à ce qu’il allait faire. Il se leva de bon matin et alla au bord d’un ruisseau où il emplit ses poches de petits cailloux blancs, puis retourna à la maison.
ses frères. Ils allèrent dans une forêt fort épaisse, où à dix pas de distance on ne se voyait pas l’un l’autre. Alors que les enfants ramassèrent des brindilles pour constituer des fagots, le père et la mère, les voyant occupés à travailler, s’éloignèrent d’eux discrètement et s’enfuirent tout à coup par un petit sentier détourné. Lorsque les enfants se firent seuls, ils commencèrent à crier et pleurer de toute leur force. Le petit Poucet les laissait crier, sachant bien par où il reviendrait à la maison ; car en marchant il avait laissé tomber le long du chemin les petits cailloux blancs qu’il avait dans ses poches. Il leur dit donc :
Ne craignez point, mes frères ; mon père et ma mère nous ont laissé ici, mais je vous ramènerai bien au logis, suivez-moi seulement.
Ils le suivirent, et il les mena jusqu’à leur maison. Ils n’osèrent d’abord entrer, mais ils se mirent tous contre la porte pour écouter ce que disaient leur père et leur mère.
Au moment où le bûcheron et la bûcheronne rentrèrent chez eux, le seigneur du village leur envoya dix écus qu’il leur devait depuis longtemps et dont ils n’espéraient plus rien. Cela leur redonna vie, car les pauvres gens mourraient de faim. Le bûcheron envoya tout de suite sa femme chercher à manger. Et lorsqu’ils furent rassasiés, la bûcheronne dit :
Hélas ! où sont maintenant nos pauvres enfants ? Ils feraient bonne chère de ce qui nous reste là. Mais aussi Guillaume, c’est toi qui les as voulu perdre. Que font-ils maintenant dans cette forêt ? Hélas ! mon Dieu, les loups les ont peut-être mangés ! Tu es bien inhumain d’avoir perdu ainsi tes enfants.
Le père et la mère les menèrent dans l’endroit de la forêt le plus épais et le plus obscur, et dès qu’ils y furent, ils gagnèrent un faux-fuyant et les laissèrent là. Le petit Poucet croyait retrouver aisément son chemin grâce à son pain qu’il avait semé partout où il avait passé mais fut bien surpris qu’il ne put en retrouver une seule miette : les oiseaux étaient venus et avaient tout mangé. Les enfants étaient bien affligés, et plus ils marchaient, plus ils s’égaraient en s’enfonçant dans la forêt.
La nuit vint, et il s’éleva un grand vent qui leur faisait des peurs épouvantables. Il survint une grosse pluie qui les perça jusqu’aux os. Le petit Poucet grimpa au haut d’un arbre pour voir s’il ne découvrirait rien ; ayant tourné la tête de tous côtés, il vit une petite lueur comme d’une chandelle, mais qui était bien loin par-delà la forêt. Il descendit de l’arbre et marcha quelque temps avec ses frères du côté qu’il avait vu la lumière, il la revit en sortant du bois.
Ils arrivèrent enfin à la maison où était cette chandelle, non sans bien des frayeurs, car souvent ils la perdaient de vue. Ils heurtèrent à la porte, et une bonne femme vint leur ouvrir. Elle leur demanda ce qu’ils voulaient ; le petit Poucet lui dit qu’ils étaient de pauvres enfants perdus et qu’ils demandaient à coucher par charité
. À ces mots, cette femme les voyant tous si jolis se mit à pleurer, et leur dit :
Hélas ! mes pauvres enfants, où êtes-vous venus ? Savez-vous bien que c’est ici la maison d’un ogre qui mange les petits enfants ?
Origine du conte La Chat Botté
Il fut écrit à la fin du XVIIe siècle par Charles Perrault (1628-1703). La première version connue provient d'un manuscrit illustré, intitulé « Les Contes de ma mère l'Oye », et paru en 1695, soit deux ans avant la publication du recueil de huit contes de Perrault « Histoires ou contes du temps passé avec des moralités » par Barbin en 1697. Charles Perrault n'est pas l’inventeur de la figure du chat farceur et malicieux, puisque plusieurs siècles avant la publication des contes de Perrault, le brahmane cachemire Somadeva a collecté un vaste recueil de contes de fées indiens, L'Océan des rivières des contes,qui contient de nombreux personnages et objets de contes de fées comme des épées invincibles et des animaux serviables. Dans ce recueil se trouve, une histoire décrit, un chat qui tente de faire fortune au palais royal. Enfin, le Chat botté de Perrault connut instantanément le succès et reste populaire de nos jours, malgré une morale ambiguë
Hélas ! Madame, lui répondit le petit Poucet, que ferons-nous ? Il est bien sûr que les loups de la forêt ne manqueront pas de nous manger, si vous ne voulez pas nous abriter. Et cela étant, nous aimons mieux que ce soit Monsieur qui nous manger ; peut-être qu’il aura pitié de nous, si vous voulez bien l’en prier.
La femme de l’ogre, pensant pouvoir les cacher, les laissa entrer et les mena se chauffer prêt du feu où un mouton entier à la broche cuisait pour le souper de l’ogre. Alors qu’ils commençaient à se chauffer, ils entendirent heurter trois ou quatre grands coups à la porte : c’était l’ogre qui revenait. Aussitôt sa femme les fit cacher sous le lit et alla ouvrir la porte. L’ogre demanda d’abord si le souper était prêt. Le mouton était encore tout sanglant, mais il ne lui en sembla que meilleur. Il fleurait à droite et à gauche, disant que ça sentait la chair fraîche.
Il faut, lui dit sa femme, que ce soit ce veau que je viens de préparer que vous sentez.
Je sens la chair fraîche, te dis-je encore une fois, reprit l’ogre.
En disant ces mots, il se leva de table, et alla droit au lit.
Ah, dit-il, voilà donc comme tu veux me tromper, maudite femme ! Voilà du gibier qui me vient bien à propos pour traiter trois ogres de mes amis qui doivent me venir voir ces jours ici.
Il les tira de dessous le lit l’un après l’autre. Ces pauvres enfants se mirent à genoux en lui demandant pardon
mais ils avaient affaire au plus cruel de tous les ogres, qui bien loin d’avoir de la pitié les dévorait déjà des yeux. Il alla prendre un grand couteau, et en approchant de ces pauvres enfants, il l’aiguisait sur une longue pierre. Il en avait déjà empoigné un, lorsque sa femme lui dit :
Le bûcheron s’impatienta, car elle redit plus de vingt fois qu’elle avait bien dit. Il la menaça de la battre si elle ne se taisait. Ce n’est pas que le bûcheron ne fut peut-être encore plus affligé que sa femme, mais il trouvait très importun qu’elle avait toujours bien dit. La bûcheronne était toute en pleurs :
Hélas ! où sont maintenant mes enfants, mes pauvres enfants ?
Elle le dit une fois si haut que les enfants, qui étaient à la porte, l’ayant entendu, se mirent à crier tous ensemble :
Nous voilà, nous voilà !
Elle courut vite leur ouvrir la porte, et leur dit en les embrassant :
Que je suis aise de vous revoir, mes chers enfants ! Vous est bien las, et vous bien faim.
Ils se mirent à table, et mangèrent d’un appétit qui faisait plaisir au père et à la mère. Ces bonnes gens étaient ravis de revoir leurs enfants avec eux, et cette joie dura tant que les dix écus durèrent.
Mais lorsque l’argent fut dépensé, ils retombèrent dans leur premier chagrin, et résolurent de les perdre encore, et pour ne pas manquer leur coup, de les mener bien plus loin que la première fois. Encore une fois le petit Poucet considéra comme assuré de sortir d’affaire comme il avait déjà fait. Mais quoi qu’il se fût levé de bon matin pour aller ramasser des petits cailloux, il ne put en venir à bout, car il trouva la porte de la maison fermée à double tour. Il ne savait que faire, lorsque la bûcheronne leur ayant donné è chacun un morceau de pain pour leur déjeuner, il songea qu’il pourrait se servir de son pain au lieu de cailloux en le jetant par miettes le long des chemins où ils passeraient.
Le loup ne fut pas long à arriver à la maison de la Mère-grand ; il heurte : Toc, toc. Qui est là ? C’est votre fille le Petit Chaperon rouge (dit le Loup, en contrefaisant sa voix) qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre que ma Mère vous envoie. La bonne Mère-grand, qui était dans son lit à cause qu’elle se trouvait un peu mal, lui cria : Tire la chevillette, la bobinette cherra. Le Loup tira la chevillette et la porte s’ouvrit. Il se jeta sur la bonne femme, et la dévora en moins de rien ; car il y avait plus de trois jours qu’il n’avait mangé. Ensuite il ferma la porte, et s’alla coucher dans le lit de la Mère-grand, en attendant le Petit Chaperon rouge, qui quelque temps après vint heurter à la porte. Toc, toc.
Qui est là ? Le Petit Chaperon rouge, qui entendit la grosse voix du Loup eut peur d’abord, mais croyant que sa Mère-grand était enrhumée, répondit : C’est votre fille le Petit Chaperon rouge, qui vous apporte une galette et un petit pot de beurre que ma Mère vous envoie. Le Loup lui cria en adoucissant un peu sa voix : Tire la chevillette, la bobinette cherra. Le Petit Chaperon rouge tira la chevillette, et la porte s’ouvrit.
Le Loup, la voyant entrer, lui dit en se cachant dans le lit sous la couverture : Mets la galette et le petit pot de beurre sur la huche, et viens te coucher avec moi. Le Petit Chaperon rouge se déshabille, et va se mettre dans le lit, où elle fut bien étonnée de voir comment sa Mère-grand était faite en son déshabillé. Elle lui dit : Ma mère-grand, que vous avez de grands bras ? C’est pour mieux t’embrasser, ma fille.
Ma mère-grand, que vous avez de grandes jambes ? C’est pour mieux courir, mon enfant. Ma mère-grand, que vous avez de grandes oreilles ? C’est pour mieux
. Ainsi, l’auteur met en garde contre les inconnus à qui il ne faut pas s’adresser et à qui il est préférable de ne pas confier trop rapidement sa confiance. De plus, ce compte tant à transmettre l’idée qu’il serait bien pensé de se méfier de la flatterie d’autrui car elle peut dissimuler de plus vils desseins.
« Les loups les plus doucereux sont parfois les plus dangereux. » - Charles Perrault
Par ailleurs, la figure du «loup» représente plus spécifiquement le danger de l’homme comme prédateur sexuel et cruel. La distinction entre «le loup» et «les loups» montre que le vice n’est pas le lot de chacun. Il est à noter que l’utilisation de la figure du «loup» renvoie aux croyances populaires de l’époque où Perrault coucha ces contes sur papier, où l’on croyait à l’existence des sorcières et aux autres créatures horribles liées au Mal. Les personnes que l’on soupçonnait appartenir à ces êtres calomnieux, faisaient l’objet d’exécutions publiques.
Dans cette scène, l’ogre regarde attentivement le chat, avec un air menaçant, voir imposant par son corps trapu et grossier, le chat lui s’avance d’un pas élégant, qui représente un gentil homme bien élevé presque, ici on met l’emphase sur le chat avec son aura blanc, qui fait ressortir le physique du chat. Par la suite, on voit chaque détail de l’action par les serviteurs en arrière-plan. Nous voyons que le personnage principal et mis en diagonale à cause de la position de son corps, il avance vers l’avant, qui le met en positon plus prononcé. Il est situé à gauche du plan de gravure donc encore une fois, le lecteur peut aisément le voir s’il effectue une lecture de gauche à droite.
PETIT CHAPERON ROUGE:
ORIGINES DU CONTE ET MORALITÉS À EN TIRER
Les origines du conte Le petit chaperon rouge appartiennent à la tradition orale. Ainsi, la version originale tout comme la version de Perrault, proposaient en quelque sorte une explication à la transformation du corps de la femme et de son cycle menstruel, mais aussi une certaine moralité entourant sa sexualité et la conduite à privilégier en vue du mariage. On reconnaît ses allusions par de subtils indices à saveur symbolique, tels que le choix de la couleur rouge du vêtement de la jeune fille sous-entendant les menstruations, le cheminement du village familiale jusque chez la grand-mère en référence à l’évolution de l’enfant à l’âge adulte et les prédications de la mère insinuant la bonne conduite prescrite aux jeunes femmes de l’époque. D’un autre côté, ce conte servait aussi à rappeler le danger caché par les bois et la sécurité apportée par les limites du village et de la maison. De façon métaphorique, cela faisait référence aux notions de «bien» et du «mal» régies par l’Église, mettant en garde contre les tentations, les péchés et les faiblesses de l’homme. Dans cet ordre d’idée, les personnages de Perrault qui se laissaient séduire par le «mal» étaient perdus ou simplement dévorés, comme ce fût le cas avec le petit chaperon rouge après que le «loup» l’ait mis dans son lit.
De la sorte, le conte du Petit Chaperon rouge écrit par Charles Perrault, vise à prévenir et inciter une prise de conscience chez le jeune enfant, particulièrement chez celui de sexe féminin en raison de sa plus grande «vulnérabilité», contre les dangers du monde qui l’entoure
LE PETIT CHAPERON ROUGE; L’HISTOIRE
PAR CHARLES PERREAULT
Il était une fois une petite fille de Village, la plus jolie qu’on eût su voir ; sa mère en était folle, et sa mère-grand plus folle encore. Cette bonne femme lui fit faire un petit chaperon rouge, qui lui seyait si bien, que partout on l’appelait le Petit Chaperon rouge.
Un jour, sa mère, ayant cuit et fait des galettes, lui dit : Va voir comme se porte ta mère-grand, car on m’a dit qu’elle était malade. Porte-lui une galette et ce petit pot de beurre. Le Petit Chaperon rouge partit aussitôt pour aller chez sa mère-grand, qui demeurait dans un autre Village. En passant dans un bois elle rencontra compère le Loup, qui eut bien envie de la manger ; mais il n’osa, à cause de quelques Bûcherons qui étaient dans la Forêt. Il lui demanda où elle allait ; la pauvre enfant, qui ne savait pas qu’il est dangereux de s’arrêter à écouter un Loup, lui dit : Je vais voir ma Mère-grand, et lui porter une galette, avec un petit pot de beurre, que ma Mère lui envoie. Demeure-t-elle bien loin ? lui dit le Loup.
Oh ! oui, dit le Petit Chaperon rouge, c’est par-delà le moulin que vous voyez tout là-bas, à la première maison du Village. Eh bien, dit le Loup, je veux l’aller voir aussi ; je m’y en vais par ce chemin-ci, et toi par ce chemin-là, et nous verrons qui plus tôt y sera. Le loup se mit à courir de toute sa force par le chemin qui était le plus court, et la petite fille s’en alla par le chemin le plus long, s’amusant à cueillir des noisettes, à courir après des papillons, et à faire des bouquets des petites fleurs qu’elle rencontrait.
Dans cette image, on peut sentir l’organisation de la prise de vue par Gustave Dorée, on peut apercevoir en avant-plan les paysans des champs, que le chat botté sollicite pour la venue de son maître. La mise en scène effectuée par le chat pour rendre son maître prospère et mise en image et surtout le lecteur voit la complexité de l’organisation par la vue en plongée du paysage. La position du chat au milieu le montre encore en position de supériorité par rapport au reste du groupe. Les illustrations sont bien construites au niveau esthétique et formel, elles donnent le ton juste au texte sans prendre totalement toute la place. Elles appuient d’une certaine manière la composition et viennent donner un aspect féérique au sujet. Plusieurs auteurs se disent que ces images demeurent originales en raison de leur date de fabrication et aussi de la date de publication. Elles n’ont pas été copiées de la même manière, donc elles demeurent des œuvres d’art à part entière. L’originalité et l’intégralité du conte même furent reprises maintes fois, mais les images furent quand à elle restées au sein du livre de Charles Perrault.
LE PETIT CHAPERON ROUGE, DE LA TRADITION ORALE AU PAPIER
ADAPTATION DU CONTE
Historiquement, on retrouve une trace de l’histoire du Petit Chaperon rouge dans de nombreuses localisations
d’Europe et ce même dans la période précédant le XVIIe siècle, moment où Charles Perrault coucha le récit sur papier.
Par ailleurs, la population française se transmettait oralement l’histoire dès le XIe siècle. Lorsque Perrault adapte ces récits oraux pour un auditoire aristocrate, il choisit d’occulter certains éléments qu’il jugeait de mauvais goût et infantiles. Du coup, sa version du conte comportait beaucoup moins d’éléments de violence. À titre d’exemple, soulignons que dans l’interprétation de Perrault, le Loup ne propose plus à la fillette à manger la chair et de boire le sang de sa grand-mère. Toutefois, dans le but évident de conserver intacte l’essence de l’histoire originale, Perrault conserva la scène où le Loup invite la jeune fille dans le lit de sa grand-mère pour la dévorer. Le dénouement est malheureux et irrévocable. Dans cet ordre d’idées, notons que c’est à Perrault que l’on attribuera l’ajout du ton hautement moralisateur à l’histoire.
Deuxièmement, il convient d’attirer l’attention sur la manière dont le sujet est traité dans le conte oral versus au déroulement dans le conte de Perrault. Dans cette première version, le personnage du Petit Chaperon rouge fait preuve d’une grande qualité intellectuelle en réussissant à berner le Loup et à s’enfuir à la fin du récit. De fait, c’est grâce à la scène où la jeune fille se déshabille et croit retrouver sa grand-mère au lit, précisément au moment où elle note l’anatomie particulière de l’être qui se fait passer pour sa « grand », qu’elle doit sa survie dans la version orale. Cependant, contrairement à la fillette du conte oral, le Petit Chaperon rouge de Perrault est très naïve. Elle discutera avec le Loup sans suspicion, indiquant même où se trouvait la maison de sa grand-mère. Ainsi, c’est en raison de sa bêtise qu’elle sera mangée. Il note que Perrault corrompt complètement l’image de la femme que véhiculait le conte original. Cela met néanmoins en évidence sa volonté de responsabiliser ses jeunes lectrices comme la femme en général. En somme, il concède la victoire à l’animal, dans le but de donner une leçon de morale. D’autre part, la nature du loup, qui, dans la première version n’apparaissait comme ni bonne ni mauvaise, devient alors rusée, calculatrice et même cruelle dans le conte de Perrault. De plus, l’auteur accentue l’ingénuité de ses personnages humains afin de mieux marquer la différence entre eux et l’animalité perverse du Loup.
MORALITÉ – Le Petit Poucet
On ne s’afflige point d’avoir beaucoup d’enfants,
Quand ils sont tous beaux, bien faits et bien grands,
Et d’un extérieur qui brille ;
Mais si l’un d’eux est faible ou ne dit mot,
On le méprise, on le raille, on le pille ;
Quelquefois cependant c’est ce petit marmot
Qui fera le bonheur de toute la famille.
La bonne femme fort effrayée lui donna aussitôt tout ce qu’elle avait ; car cet ogre ne manquait pas d’être fort bon mari, quoiqu’il mangeât les petits enfants. Le petit Poucet s’en revint au logis de son père, chargé de toutes les richesses de l’ogre, où il fut reçu avec bien de la joie.
Il y a bien des gens qui ne demeurent pas d’accord avec cette version, le petit Poucet n’a jamais fait ce vol à l’ogre ; en vérité il aurait subtilisé les bottes de sept lieues, parce que l’ogre ne s’en servait que pour courir après les petits enfants. Ces gens l’assurent pour avoir bu et mangé dans la maison même du bûcheron. Ils disent également que lorsque le petit Poucet eu chaussé ces bottes, il s’en alla à la cour où l’on y était très inquiet du résultat de la bataille d’une armée qui se trouvait à deux cent lieues de là. Il alla, rapportent-ils, trouver le roi et lui dit que s’il le souhaitait, il lui rapporterait des nouvelles de l’armée avant la fin du jour. Le roi lui promit une grande somme d’argent s’il en venait à bout. Rapportant les nouvelles dès le soir même le fit connaître et lui permit de gagner tout ce qu’il souhaitait. Le roi le payait pour porter ses ordres à l’armée, une infinité de dame lui donnait tout ce qu’il voulait pour avoir des nouvelles de leurs amants, et ce fut là son plus grand gain. Après avoir fait pendant quelque temps le métier de courrier, et y avoir amassé beaucoup de bien, il revient chez son père, où il n’est pas possible d’imaginer la joie qu’on eut de le revoir. Il mit toute sa famille à son aise et s’attira la faveur du roi.
Que voulez-vous faire à l’heure qu’il est ? N’aurez-vous pas assez de temps demain matin ?
Tais-toi, reprit l’ogre, ils en seront plus mortifiés.
Mais vous avez encore là tant de viande, reprit sa femme, voilà un veau, deux moutons et la moitié d’un cochon !
Tu as bien raison, dit l’ogre ; donne-leur bien à souper, afin qu’ils ne maigrissent pas, et va les mener coucher.
La bonne femme fut ravie de joie, et leur porta bien à souper, mais ils ne purent manger tant ils étaient saisis par la peur.
L’ogre avait sept filles qui n’étaient encore que des enfants. Elles n’étaient pas encore très méchantes ; mais elles promettaient beaucoup, car elles mordaient déjà les petits enfants pour en sucer le sang.
On les avait fait coucher de bonne heure, et elles étaient toutes sept dans un grand lit, ayant chacune une couronne d’or sur la tête. Il y avait dans la même chambre un autre lit de la même grandeur ; ce fut dans ce lit que la femme de l’ogre mit coucher les sept petits garçons.
Le petit Poucet qui avait remarqué que les filles de l’ogre avaient des couronnes d’or sur la tête, et qui craignait qu’il ne prit à l’ogre quelque remords de ne les avoir égorgé le soir même, se leva vers le milieu de la nuit, et prenant les bonnets de ses frères et le sien, il alla tout doucement les mettre sur la tête des sept filles de l’ogre, après leur avoir ôté leurs couronnes d’or qu’il mit sur la tête de ses frères et la sienne. La chose réussit comme il l’avait pensé. Car l’ogre s’étant éveillé sur le minuit, eut regret d’avoir différé au lendemain ce qu’il pouvait exécuter la veille ; il se jeta donc brusquement hors du lit et prenant son grand couteau :
Ces pauvres enfants qui n’étaient pas à cent lieues du logis paternel virent l’ogre au loin, qui allait de montagne en montagne, et qui traversait les rivières aussi aisément qu’il aurait fait le moindre ruisseau. Le petit Poucet, vit un rocher creux proche de où ils se trouvaient y fit cacher ses frères et lui-même tout en regardant si l’ogre arrivait. L’ogre qui se trouvait fort las du long chemin, alla s’asseoir sur la roche où les petits garçons s’étaient cachés. Pris par la fatigue, l’ogre s’endormit après quelques temps, et vint à ronfler si effroyablement que les pauvres enfants n’en eurent pas moins de peur.
Le petit Poucet, alors que l’ogre dormait d’un profond sommeil, dit à ses frères de fuir au plus vite à la maison, ce qu’ils firent. Le petit Poucet qui s’était approché de l’ogre, lui retira doucement ses bottes et les mit aussitôt. Celle-ci étaient fées et pouvaient ainsi s’agrandir et s’apetisser selon la jambe de celui qui les chaussait. Il alla ainsi droit à la maison de l’ogre où il trouva sa femme qui pleurait auprès de ses filles égorgées.
Votre mari, lui dit le petit Poucet, est en grand danger, car il a été pris par une troupe de voleurs qui ont juré de le tuer s’il ne leur donne tout son or et tout son argent. Dans le moment qu’ils lui tenaient le poignard à la gorge, il m’a aperçu et m’a prié de vous venir avertir de l’état où il est, et de vous dire de me donner tout ce qu’il a vaillant sans en rien retenir, parce qu’autrement ils le tueront sans miséricorde. Comme la chose presse beaucoup, il a voulu que je prisse ses bottes de sept lieues que voilà pour faire diligence, et aussi afin que vous ne croyiez pas que je sois un affronteur.
Allons voir, dit-il, comment se portent nos petits drôles ; n’en faisons pas à deux fois.
Il monta donc à tâtons à la chambre de ses filles et s’approcha du lit où étaient les petits garçons, qui dormaient tous, excepté le petit Poucet, qui eut bien peur lorsqu’il sentit la main de l’ogre qui lui tâtait la tête, comme il avait tâté toutes les têtes de ses frères, il sentit les couronnes d’or :
Vraiment, dit-il, j’allais faire là un bel ouvrage ; je vois bien que je bus trop hier au soir.
Il alla ensuite au lit de ses filles où, ayant senti les petits bonnets des garçons n’eu plus de doutes sur ses proies.
Il coupa sans hésiter la gorge à ses sept filles. Fort content de cette expédition, il alla se recoucher auprès de sa femme.
Aussitôt que le petit Poucet entendit ronfler l’ogre, il réveilla ses frères, et leur dit de s’habiller promptement et de le suivre. Ils s’enfuir de la maison de l’ogre et coururent presque toute la nuit sans savoir où ils allaient.
Au petit matin, l’ogre s’éveilla et dit à sa femme d’aller préparer le petit Poucet et ses frères. Elle monta en haut et s’évanouit face au spectacle de ses sept filles égorgées nageant dans leur sang. L’ogre craignant que sa femme prenne trop de temps monta l’aider. Et il ne fut pas moins surpris que sa femme lorsqu’il vit l’affreux spectacle. Il s’écria :
Ah ! Qu’ai-je fait là ? Ils me le payeront, les malheureux, et tout à l’heure. Réveillant sa femme il lui dit, donne-moi vite mes bottes de sept lieues afin que j’aille les attraper.
« En passant dans les bois, elle rencontra compère le loup. »
Cette illustration est la première d’une série de trois. L’auteur de la gravure, Gustave Doré, a choisit de représenter ce moment clé de l’histoire du Petit Chaperon rouge, où celle-ci et le Loup se rencontrent dans les bois. La scène se déroule donc sur un fond de forêt très dense qui ressert et maintient l’attention du regardant sur les deux personnages principaux du récit. La tension est soutenue par leurs regards échangés. Il est possible d’envisager un dialogue entre le Loup et la jeune fille notamment en raison du geste de la main du Chaperon rouge. D’autres parts, la figure du loup semble insinuer un encerclement autour de la fillette, annonçant en quelque sorte ses intentions malhonnêtes. De plus, cette impression est renforcée par les branchages situés en arrière-plan. En évoquant la stature du loup de manière beaucoup plus grande que nature et de plus grande taille que la fillette, on reconnaît dans cette gravure l’usage de la disproportion comme stratégies de représentation afin d’amplifier le sentiment de danger illustré dans la scène.
écouter, mon enfant. Ma mère-grand, que vous avez de grands yeux ? C’est pour mieux voir, mon enfant. Ma mère-grand, que vous avez de grandes dents. C’est pour te manger. Et en disant ces mots, ce méchant Loup se jeta sur le Petit Chaperon rouge, et la mangea.
MORALITÉ
On voit ici que de jeunes enfants,
Surtout de jeunes filles
Belles, bien faites, et gentilles,
Font très mal d’écouter toute sorte de gens,
Et que ce n’est pas chose étrange,
S’il en est tant que le Loup mange.
Je dis le Loup, car tous les Loups
Ne sont pas de la même sorte ;
Il en est d’une humeur accorte,
Sans bruit, sans fiel et sans courroux,
Qui privés, complaisants et doux,
Suivent les jeunes Demoiselles
Jusque dans les maisons, jusque dans les ruelles ;
Mais hélas ! qui ne sait que ces Loups doucereux,
De tous les Loups sont les plus dangereux.
Illustrations (gravures) du conte du Petit Chaperon rouge, par Gustave Doré
Figure 1.
Origine et moralité
La promotion sociale du petit Poucet et de sa famille n’est pas sans rappeler la promotion de la famille de Charles Perrault lorsque son frère eut acheté une charge de receveur général des finances de Paris. Enfin, la morale du conte revient sur l’initiation du petit Poucet devenu grand qui n’appartient plus au monde des enfants mais entre dans la réalité. Il est donc bien installé dans la société de son temps. Cela dit, on peut remarquer qu’il aura obéit à ses parents et ainsi parviendra à réussir. Terminant ainsi Les Contes de Perrault, la morale du Petit Poucet montre que chaque caractère des contes s’est assagit ou les méchants ont été punis. Le conte ne tranche pas toujours de façon manichéenne le vice et la vertu.
Sous les ordres de sa marraine, la jeune femme se présenta au bal et fut admirée par tous en raison de sa beauté et de sa gentillesse. Le prince s’éprit immédiatement de Cendrillon et resta à ses côtés toute la veillée. Suivant les conseils de sa marraine, elle fut de retour à minuit à la maison. Le lendemain, elle retourna au bal et eut, encore une fois, l’attention de tous. Cette fois-ci, elle ne vit pas le temps passé jusqu’au moment où il sonna minuit. Rapidement, elle s’enfuit et laissa accidentellement l’une de ses pantoufles de verre.
Attristé par cette soudaine fuite, avec l’aide d’un gentilhomme, le prince décida de partir à la recherche de cette mystérieuse princesse grâce à la pantoufle qu’il avait trouvée et récupérée. Celle qui porterait parfaitement la pantoufle de verre deviendrait l’épouse du prince. Plusieurs dames, incluant les belles-sœurs, tentèrent leur coup, mais sans aucun succès. Même si elle n’était qu’habillée qu’en une simple paysanne, on invita Cendrillon à l’essayer à son tour. La pantoufle lui faisait parfaitement et grâce au coup de baguette de sa marraine, elle devint, sous les yeux de ses belles-sœurs et du gentilhomme, la princesse qu’elle était pendant le bal.
Découvrant ce qu’était Cendrillon, ses deux sœurs lui demandèrent pardon ce qu’elle accepta avec gentillesse. On amena Cendrillon au palais et elle épousa le prince. Ses belles-sœurs s’installèrent également au palais à la demande de la princesse qui les épousa à deux grands seigneurs de la cour.
Étude du Petit Poucet
Les études sur la période socio-historique de Perrault nous rapportent que c’était une période très dure envers la population sous le règne de Louis XIV, c’est pour cette raison que l’auteur y fait référence dans son conte. Le Petit Poucet nous remet de ce fait dans le contexte de la précarité de vie chez les paysans et ainsi aux conditions de vie des enfants qui étaient comme nous le savons les premières victimes de ces grandes vagues de misère. Il est vrai que durant la période du XVIIe siècle, les conditions climatiques en Europe furent désastreuses aux deux extrêmes des températures. Il va s’en dire l’importance dans ce conte de la Forêt, cette importance est présente dans la plupart des versions orales connues du Petit Poucet. La forêt est au cœur de l’action où aucun élément socio-culturel ne pénètre dans cet espace où la nature domine, c’est également un espace qui confère les héros en littérature à un certain rite de passage initiatique, puisqu’à cette époque il faut savoir que les gens meurent dans les forêts, il n’est pas encore question de la forêt idéalisé de Rousseau et du romantisme. La forêt regorge à cette époque de loups, de brigands, et des mythes l’habite encore lui conférant son aspect inquiétant.
Résumé du conte Cendrillon
Il était une fois une jeune femme nommée Cendrillon qui avait bon cœur et était d’une beauté naturelle. Elle vivait seule avec son père jusqu’au moment où il se maria avec une femme qui avait également deux filles du même âge que Cendrillon. Une fois que les nouvelles venues furent installées dans la maison, elles révélèrent leur vraie nature. Elles étaient arrogantes et jalouses de la beauté de Cendrillon. Sa belle-mère l’obligea donc à prendre en charge l’entretien de la maison pour que Cendrillon tombe dans l’oubli.
Un beau jour, on annonça que le fils du roi préparait un bal et que toutes les belles dames y étaient invitées. Les belles-sœurs commencèrent immédiatement à se préparer avec l’aide de Cendrillon. Cette dernière rêvait de les accompagner au bal, mais les seuls vêtements qu’elle possédait étaient trop vilains pour se présenter à un tel évènement. Manquant de générosité, ses sœurs ne voulaient malheureusement pas prêter l’une de leurs robes. Une fois qu’elles furent prêtes, elles partirent sous le regard triste de Cendrillon. La jeune femme laissa déferler son chagrin devant sa marraine.
Cette dernière décida donc de l’aider et transforma d’un seul coup de baguette une citrouille en un carrosse, six souris en six chevaux, un rat en un cocher et six lézards en six laquais. Elle termina avec les habits de Cendrillon qui devint une princesse chaussée de pantoufles de verre. Avant de se diriger au bal, sa marraine lui rappela qu’elle devait être de retour au coup de minuit, car si elle était en retard elle serait revêtue de ses vieux habits.
, les frères Grimm évoquent le conte du Petit Poucet : « À propos du Petit Poucet on affirme même une imitation voulue d’Homère, visant à faire comprendre aux enfants le sort malheureux d’Ulysse chez Polyphème. » En effet, dans la légende du Cyclope dans l’Odyssée, Ulysse échappe au Cyclope Polyphème durant son sommeil, certes, il en profite pour planter un pieu dans son œil, mais on peut faire le rapprochement avec la fuite des enfants lorsque l’ogre s’endort après avoir égorgé ses filles, et également après avoir tenté de les rattraper et qu’il se repose, profitant ainsi à la fuite des enfants et au petit Poucet qui parvient à lui dérober ses bottes de sept-lieux, lui enlevant son pouvoir, comme pour le Cyclope aveuglé.
Pour faire un retour sur l’ogre, la demeure de l’ogre dans les histoires se trouve toujours isolée de la civilisation, à l’écart des routes. Cette maison apparaît toujours en premier lieu comme un refuge pour nos héros, le conte évoque une « lueur » qui attire l’attention du petit Poucet et d’autres éléments qui font de cette demeure un leurre pour la perception du héros à la recherche d’un abri. Dans l’étude de l’ogre chez Perrault, il n’est pas soumis à une description physique par l’auteur, mais en revanche ses petites ogresses sont portraiturées et peuvent évoquer les croque-mitaines antiques, qui étaient des monstres à la moitié femme et l’autre animal : Lamia, amante de Zeus, transformée par Héra en femme et serpent
; la Gorgone Méduse de Persée ; les Striges, démons femelles aillées. Perrault ajoute cela-dit une dose d’humour pour désamorcer la terreur. L’ogre incarne également la figure mythique du père dévorant ses enfants, comme le mythe de Chronos, dans le Petit Poucet, il égorge ses propres filles. Ça renvoie également à des mythes de cannibalismes à des fantasmes de voracités animales : « Je sens la chair fraîche. » Cet aspect du cannibalisme pourrait trouver des échos dans un succès de littérature contemporain à Perrault, Robinson Crusoë de Daniel Defoe lorsque Crusoë rapporte ce que Vendredi lui explique sur la pratique des sauvages qui mangent leurs prisonniers et dont Vendredi était supposé faire les frais. Ensuite, nous nous retrouvons dans un combat entre le plus faible et le plus puissant, une thématique récurrente dans la littérature : le Cyclope dans l’Antiquité grec, David contre Goliath dans le livre de Samuel dans Ancien Testament, Gulliver chez les Lilliputiens dans Le Voyage de Gulliver par Jonathan Swift. La fin du conte nous ramène le petit Poucet dans une réalité sociale, il évoque les charges que perçoit le petit Poucet qui par ailleurs est sorti grandi de son aventure dans tous les sens du terme, et également propose une autre version au conte désamorçant ainsi le pouvoir féérique du conte en remettant le statut du lecteur et ainsi la mise à distance du conte.
. L’autre version la plus connue du Petit Poucet reste le conte rapporté par les frères Grimm, du côté germanophone de l’Europe, Hänsel et Gretel. Cette forêt permet à notre héros, le petit Poucet de grandir de façon symbolique au cours de la traversée. Une forêt et une histoire qui pourrait s’apparenter au Labyrinthe dans la mythologie grec, Thésée qui parvient à sortir de l’antre du Minotaure grâce au fil d’Ariane, tout comme le petit Poucet et ses cailloux blancs. Le petit Poucet dépouille l’ogre, tandis que Thésée tue le Minotaure. Dédale sort du Labyrinthe ou le roi Minos l’avait enfermé alors que le petit Poucet se sort lui et sa famille du dédale symbolique de cette misère en parvenant au succès social. Pour revenir à Jacob et Wilhem Grimm, ils rendent hommage à Perrault dans la préface de leurs Contes d’enfants et du foyer qui sera publié en 1862.
Voici un extrait de cette préface que nous avons jugé pertinent concernant Les Contes de Perrault : « La France en possède certainement beaucoup plus que ceux qu’a communiqués Charles Perrault, qui seul les a encore traités en contes pour enfant (à la différence de ces imitateurs moins bons, les Aulnoy, Murat) ; il n’en donne que neuf, à vrai dire les plus connus qui sont aussi parmi les plus beaux » et également, dans cette préface
Cette deuxième gravure illustre le moment où le Loup arrive chez la Mère-Grand, qui, bien avant l’arrivée du Petit Chaperon rouge, s’apprête à la dévorer et prendre sa place dans sa couche. De nouveau la créature est vue de dos. On voit ici le Loup grimpant dans le lit, en une position arc-boutée au-dessus de la vieille femme, perché sur un banc renversé, la bouche grande ouverte et la langue pendante. On pressent la violence du moment, notamment par le mouvement des objets renversés : les lunettes et la boîte de tabac dégringolant sur le sol, la chaise tombée et un petit animal (sûrement un chat) se mettant à l’abri sous la paillasse. D’autre part, le visage de la vielle dame exprime de l’inquiétude et de la frayeur. Celle-ci, couchée et complètement emmitouflée dans d’épaisses couvertures blanches. Le choix de laisser les draps du lit et du rideau encadrant l’espace intime de la chambre de couleurs pâles, n’est pas anodin. De fait, il marque son isolement et sa faiblesse. Cette illustration se présente comme l’épisode intermédiaire qui liera la scène de la forêt et du dénouement.
leur rend de leur premier merveilleux, antérieur à Perrault même, qu’il se ressentent un peu du voisinage de l’Allemagne et des bords du Rhin (M. Doré n’en vient-il pas ?), et qu’ils projettent sur nos contes familiers un peu de ce fantastique et de cette imagination mystérieuse qui respire dans les légendes et contes du foyer, recueillis par les frères Grimm : il y a tel de ces châteaux qui me fait l’effet de celui d’Heidelberg ou de la Wartbourg, et les forêts ressemblent à la Forêt Noire. Non que je veuille dire que l’artiste nous dépayse ; seulement, en traducteur supérieur et libre, il ne se gêne pas, il ne s’astreint pas aux plates vues bornées de Champagne et de Beauce, il incline du côté de la Lorraine, et n’hésite pas à élargir et rehausser nos horizons. Mais que M. Doré excelle donc dans ces tournants et ces profondeurs de forêts, dans ces dessous de chênes et de sapins géants qui étendent au loin leurs ombres ! qu’il est habile à nous perdre dans ces creux et ces noirceurs
Illustration de Gustave Dorée- Cendrillon
de ravins où l’on s’enfonce à la fil avec la famille du Petit Poucet ! Il y a dans ce Petit Poucet, coup sur coup, trois de ces vues de forêts, qui sont des merveilles ou plutôt d’admirables vérités de nature et magique et de plus féériquement éclairé que la haute avenue couverte, la nef ogivale de frênes séculaires, par laquelle le jeune prince s’avance vers le perron de l’escalier, dans La Belle au bois dormant. – Le livre, enfin, est précédé d’une introduction de M. Sthal, qui allègue, à l’appui des vieux contes, des anecdotes enfantines modernes, demi-gaies, demi-sensibles, et où il a mis une pointe de Sterne. Le tout, rassemblé dans un magnifique volume, compose donc un Perrault comme il n’y en eut jamais jusqu’ici et comme il ne s’en verra plus : je risque la prédilection. » Joris-Karl Huysmans, L’Art moderne, « le Salon officiel de 1881 »
« Dessinateur anglais qui a ciselé de petits joyaux pour les albums enfantins », élève du peintre anglais Alma-Tadema, Walter Crane a été importé en France par la librairie Hachette.
Deux Réceptions critiques des gravures de Gustave Doré :
Sainte-Beuve, Nouveaux Lundis, Tome Premier, Lundi 23 décembre 1861, « Les Contes de Perrault »
« Je ne sais comment cela se fait, mais je vois autour de moi, depuis quelques jours, que Contes de Perrault ; j’en ai sous les yeux de toutes formes et de toutes les dimensions ; il en sort de terra à cette époque de l’année. J’en ai là de fort joliment illustrés, de la librairie Janet avec Notice du bibliophile Jacob, avec Dissertation du baron Walckenaër ; j’en ai également, qui ont, ma foi ! fort bon air, de la librairie Garnier ; on y a ajouté les Contes de Mme d’Aulnoy ; ce sont des vignettes, des gravures sur bois à chaque page et hors de page. Quand je mets en regard de ces publications élégantes mon petit volume des Contes de Perrault, édition première de 1697, avec les petites vignettes en tête de chaque conte, bien modestes et assez gentilles toutefois, et fort naïves, je suis tenté de dire : Que de luxe, que de progrès ! on ne peut aller plus loin. Mais il ne faut jamais dire cela au génie de l’homme, ni le mettre au défi ; car voici une édition nouvelle qui laisse bien loin en arrière toutes les autre ; elle est unique, elle est monumentale ; ce sont des étrennes de roi. Chaque enfant est-il devenu un Dauphin de France ?
- Oui, au jour de l’an, chaque famille a le sien. Je ne sais par quel bout m’y prendre, en vérité, pour louer cette merveilleuse édition qui a la palme sur toutes les autres et qui la gardera probablement.
Et d’abord, l’impression due à M. Claye est fort belle. Les caractères sont ceux du XVIIe siècle ; l’œil de l’enfant et l’œil du vieillard s’en accommodent également bien et s’y reposent ; rien d’aigu, rien de pressé et d’entassé ; il y a de l’espace, et un espace égal entre les mots, l’air circule à travers avec une sorte d’aisance, la prunelle a le temps de respirer en lisant ; en un mot, c’est un caractère ami des yeux. Je livrais l’autre jour ces pages à l’inspection du plus sévère typographe, du voir des imperfections et des énormités là où un lecteur profane glisse couramment et se déclare satisfait ; il regarda longtemps en silence, et il ne put que dire, après avoir bien tourné et retourné : « c’est bien. » - de nombreux dessin de Gustave Doré illustrent ces Contes et les renouvellent pour ceux qui les savent le mieux. L’artiste fécond, infatigable, dont M. About parlait si bien l’autre jour, qui débuta par Rabelais, qui hier encore, nous illustrait Dante, le poète d’Enfer et le théologien, et nous le commentait d’une manière frappante et intelligible aux yeux, s’est consacré cette fois aux aimables crédulités de l’enfance. C’est ici qu’il me faudrait la plume d’un Théophile Gautier pour traduire à mon tour ces dessins et les montrer à tous dans un langage aussi pittoresque que le leur ; mais je ne sais nommer toutes ces choses, je n’ai pas à mon service tous les vocabulaires, et je ne puis que dire que ces dessins me semblent forts beaux, d’un tour riche et opulent, qu’ils ont un caractère grandiose qui renouvelle (je répète le mot) l’aspect de ces humbles Contes et
« Un curieux parallèle pourrait s’opérer maintenant, entre les manières si dissemblables de comprendre le fantastique, de M. Crane et de M. Doré, et les rapprochements seraient d’autant plus aisés à établir que l’un et l’autre de ces artistes ont illustré certains conte de Perrault, tel que La Barbe bleue et Le Petit Chaperon rouge. Doré, plus fantaisiste, plus dramatique, plus outré ; Crane moins dissonant, plus simple, suivant la vérité pas à pas, introduisant toujours une atmosphère de réel même dans la féerie, puis, trouvant comme dans La Barbe bleue, une sœur Anne, montée sur une tour et dominant un paysage, qui atteint une certaine grandeur d’allure inaccessible à M. Doré. Ajoutez encore l’intérêt ethnologique qui fait de ces albums pour enfants un régal pour les artistes et mettez en balance à l’acquit de M. Doré d’amusantes fantasmagorie de campagne, des jeux de lumière comme au théâtre, une transposition de l’art du décor dans le dessin, et vous aurez les qualités les plus éloignées et l’interprétation la plus disparate des contes de Perrault. Au fond l’un est bien Anglais et travaille bien pour les enfants de son pays aux cervelles déjà posées, aux besoins de réalité plus mûrs que les nôtres, et l’Autre est bien Français et travaille bien pour nos enfants dont l’imagination est plus flottante et plus crédule, sans désir de raisonnement, sans attache au terre-à-terre quotidien de la famille. Toute une différence de race et d’éducation se dégage de ces contes ainsi traduits.
Cette gravure créée par Gustave Doré illustre la première étape accomplie pour permettre à Cendrillon d’assister au bal. Selon l’histoire réalisée par Charles Perrault, la marraine de Cendrillon lui demande d’aller chercher une citrouille pour qu’elle puisse la vider et l’utiliser pour une raison encore obscure. Suite à cette besogne, la marraine transforme d’un coup de baguette la grosse citrouille en un beau carrosse. Elle change, par la suite, six souris en six chevaux, un rat en un cocher, six lézards en six laquais pour finalement terminer par les habits de Cendrillon. Ainsi parée, la princesse qu’est devenue la jeune femme grâce aux coups de baguettes de sa marraine est maintenant prête à se diriger au bal pour rencontrer son prince charmant. Par les éléments qui environnent Cendrillon et sa marraine, nous pouvons constater qu’elles se trouvent dans un endroit destiné aux tâches ménagères comme le balai, les chaudrons et les vêtements suspendus. Ces objets représentent des témoignages du quotidien de la jeune femme.
«Ne pouvant deviner cette citrouille pourrait la faire aller au bal.»
Cendrillon, p.161
Le conte de Cendrillon a été rédigé en de nombreuses versions dépendant des pays qui la racontaient. Charles Perrault n’est certainement pas l’inventeur de cette histoire puisqu’on en retrouve des traces aussi loin que l’Antiquité. À cette époque, ce récit fut raconté par Strabon où un aigle vola le soulier d’une esclave pendant qu’elle était au bain. L’oiseau majestueux l’amena à un Pharaon qui fut immédiatement charmé par la finesse de la chaussure. Il décida donc de partir à la recherche de cette femme pour en faire son épouse. Il existe également d’autres versions comme en Asie où l’héroïne est nommée Chūjō-hime qui, une fois traduit, porte le nom de la Cendrillon japonaise. L’Amérique a également sa propre version du récit qui provient plutôt de la culture amérindienne. Pour ce conte, on surnomme Cendrillon Oochigeas. Un siècle après les contes de Charles Perrault, les frères Grimm en firent leur propre version où certains éléments étaient plus sanglants tels que la punition des belles-sœurs qui se firent crever les yeux par des corbeaux. Les différentes versions comportent toutes des aspects de moralités sans oublier que l’héroïne se fait toujours aider par un personnage en particulier. Par contre, la manière de pardonner diffère entre les récits de Cendrillon comme nous l’avons vu avec les frères Grimm. Charles Perrault promut plutôt le pardon chrétien qui répond également à la moralité que contient l’histoire de l’auteur français. Ce que Perrault veut enseigner particulièrement aux jeunes filles est la bonne grâce, car sans elle, nos vœux ne se réaliseront jamais. Perrault précise que la bonne grâce de Cendrillon fut notamment valorisée par sa marraine en lui enseignant les bonnes manières et c’est donc pour cette raison que Cendrillon mérite de se faire aider pour obtenir ce qu’elle désire. Cendrillon, 9 décembre 2012, Wikipédia, En ligne, http://fr.wikipedia.org/wiki/Cendrillon
Analyse de la gravure de Gustave Doré relatif au conte Le Petit Poucet : « En marchant il avait laissé tomber le long du chemin les petits cailloux blancs qu’il avait dans ses poches. »
La technique de la gravure permet de renforcer cet effet de clair-obscur si particulier qui donne de la vibrance à l’aspect sublime relatif au courant dont Doré est inspiré : le romantisme.
L’image se compose en différent, le premier plan montrant le petit Poucet entrain d’essaimer ses cailloux blancs le long du chemin, le second plan présente la fratrie de notre héros qui se rend en enfilade entre les arbres imposants que comprend ce plan. Enfin, l’arrière plan présente le bucheron et la bucheronne dans l’obscurité dominante de cette forêt, leurs figures respectives ne se détachent pas vraiment de l’ambiance assombrie du sous-bois, renforçant ainsi le caractère de la Forêt qui devient à ce moment un personnage du conte à part entière. De plus, nous ne pouvons nous empêcher de signifier la distinction de la hache du père appuyant cet aspect inquiétant et menaçant pour le déroulement de l’histoire.
La Forêt, très présente ici, correspond à un lieu prédominant dans l’histoire de Perrault et Gustave Doré nous la présente bien dans ces gravures. La nature représentée sans équivoque correspond à la Forêt Noire dans les inspirations de l’artiste. La particularité de cette forêt, et ainsi l’explication rationnelle de l’emploi ici, est qu’on lui a attribué énormément d’histoires et de mythes qui lui confèrent un ambiance de conte par elle-même. Dans la dynamique de l’image, les vecteurs portent notre regard dans cette obscurité, et principalement vers cet espace sombre où la hache semble ressortir. Et du point de vue de l’équilibre de l’image, l’obscurité s’abat sur la Forêt et la famille du petit Poucet, alors que celui-ci est dans la lumière, ce qui permet à l’image de garder un certain équilibre assez rationnel, appuyé par les troncs d’arbres. Les branches de ceux-ci donne également un sentiment semblable à un lieu sacré par cet aspect d’ogives
Le Petit Chaperon Rouge
Grâce aux décors luxueux et aux habits des personnages, nous pouvons constater que cette illustration évoque le moment où Cendrillon se trouve au bal et se fait convoiter par le prince. Pour bien les identifier, Gustave Doré plaça les deux personnages principaux au centre de l’image. Dans le conte de Charles Perrault, il est important de souligner que la participation de Cendrillon au bal se prolonge en deux soirées. La première décrit la première rencontre entre la jeune femme et le prince tandis que la deuxième représente le moment fatidique où Cendrillon doit s’enfuir avant qu’elle se transforme en simple paysanne. C’est lors de cette deuxième soirée qu’elle laisse accidentellement l’une de ses pantoufles de verre. Grâce à la légende de cette gravure, nous pouvons confirmer que Gustave Doré représente la première soirée où Cendrillon émerveille la foule par sa beauté.
«On n’entendait qu’un bruit confus :
«Ah! Qu’elle est belle!»
Cendrillon, p. 163.
Adaptations Extrait de films
Le Petit Poucet
Adaptation
Le conte de Cendrillon fut repris de nombreuses fois tel que celui rédigé par Charles Perrault et celui réalisé par Walt Disney. E
ntre ces deux productions, il existe des ressemblances et des différences par l’histoire, les personnages et les publics cibles. Tout d’abord, l
’histoire est construite sur les mêmes bases, c’est-à-dire qu’on retrouve la même situation initiale, élément déclencheur, péripéties, dénouement e
t situation finale. Toutefois, contrairement à Charles Perrault, dans le film de Walt Disney le bal ne dure qu’une soirée. De plus, plusieurs p
ersonnages s’ajoutent dans le film. Les animaux tels que les souris, les oiseaux et le chien de la maison sont des alliés de Cendrillon tandis que
le chat de la belle-mère est l’ennemi de la jeune femme. On accorde également une plus grande place à certains personnages dans le film de Walt
Disney. Par exemple, le roi se trouve dans une scène où il exprime son inquiétude face à son fils qui ne semble pas trouver la femme appropriée
pour lui.
Les personnalités des personnages sont aussi plus développées que dans le conte de Charles Perrault. Dans l’histoire de l’auteur français,
on devine que la
belle-mère et les belles-sœurs de Cendrillon ne traitent pas la jeune femme adéquatement tandis que le film de Walt Disney, on montre leur méchanceté en
laissant croire Cendrillon qu’elle pourra aller au bal et en l’enfermant pour qu’elle ne puisse pas essayer la pantoufle de verre.
Les différences entre ces deux productions peuvent s’expliquer par le public cible. Charles Perrault interpelait les jeunes filles de familles bourgeoises pour les instruire et leur apprendre
les bonnes manières tandis que Walt Disney recherchait à créer plus d’animation pour capter l’attention des enfants.
On y trouve tout de même des valeurs i
mportantes dans le film de Disney telle que la générosité.
Cette dernière gravure représente une scène très importante dans le conte de Cendrillon réalisé par Charles Perrault. La veille, au coup de minuit, Cendrillon pris la fuite et laissa accidentellement l’une de ses pantoufles de verre. Le prince la récupéra et décida de partir à la recherche de cette mystérieuse princesse. Avec l’aide d’un gentilhomme, il demanda à toutes les jeunes femmes du royaume d’essayer la pantoufle, mais aucune ne la portait convenablement tout comme les belles-sœurs de Cendrillon. Ce fut alors le tour de la jeune héroïne d’essayer la pantoufle même si elle n’était qu’une simple paysanne. Cette illustration représente donc la scène où on découvre la vraie identité de Cendrillon. Dans le conte de Charles Perrault, le gentilhomme et les belles-sœurs semblent être les seuls témoins de la scène tandis que dans la gravure de Gustave Doré on y trouve un regroupement de personnages entourant Cendrillon et le gentilhomme. Toutefois, grâce au dernier plan de la composition, nous pouvons repérer facilement les belles-sœurs affichant des expressions envieuses.
«Approchant la pantoufle de son petit pied, il vit qu’elle entrait sans peine et qu’elle lui était juste comme de cire.»
Cendrillon, p.169,
Cendrillon
La technique de la gravure
Pour l’édition Hetzel, Gustave Doré va utiliser la technique de la gravure. Mais contrairement aux techniques employées par les graveurs du XIXe siècle, c’est-à-dire la gravure sur métal. La gravure sur bois est donc utilisée par Doré, et cette technique est l’une des plus ancienne connue, les premières traces de ce procédé ont été décelée en Chine à partir du IXe siècle et aux alentours du XIIe siècle pour l’Occident, il nous vient à ajouter que cette méthode était originairement appliquée dans des impressions sur textile majoritairement. On commencera à utiliser cette technique sur papier à la fin du XIVe siècle notamment dans la fabrication de cartes à jouer et d’imagerie religieuse. Concurrente directe de l’enluminure, elle sera employée à des fins de littérature ce qui rendra nécessaire le statut de graveur pour les publications (allemandes en premier temps puis italiennes dans la seconde moitié du XVe siècle). Il se distinguera, de ce fait, les dessinateurs des graveurs
Le portrait de Charles Perrault
Biographie de Charles Perrault
Charles Perrault vit ses premiers jours en 1628 dans la ville de Paris et grandit au sein d’une famille aisée. Il débute ses études au Collège Beauvais mais les abandonnent aussitôt puisqu’il prend l’initiative de s’éduquer lui-même tout en se spécialisant particulièrement en littérature. En 1654, soit onze ans depuis le début du règne de Louis XIV, Pierre, son frère ainé et responsable des impôts royaux, l’engage en tant que commis. Il se fait rapidement remarquer par l’un des membres de l’Académie française dirigée par Colbert. Embauché en tant que secrétaire, ses écritures sont dédiées aux exploits du Roi Soleil. À travers les années, Perrault occupera différents postes prestigieux sous le règne de Louis XIV comme celui du contrôleur de bâtiments. Après la perte de cet emploi, il décidera de consacrer son temps à sa famille et rédigera quelques ouvrages tels que La Peinture (1668), Le Labyrinthe de Versailles (1675) et Siècle de Louis Le Grand (1687) qui entrainera une grande polémique entre les Anciens et les Modernes. Ce conflit sera entre Charles Perrault qui prône le modernisme et Nicolas Boileau qui préconise l’Antiquité. Perrault voudra rompre l’influence des Grecs qui représentent un modèle incessant sans oublier qu’il cherchera à moderniser l’écriture en utilisant notamment les contes. Entre les années 1691 et 1697, il réalisera donc les récits que nous connaissons tous aujourd’hui comme Cendrillon, Le Chaperon Rouge, Le Petit Poucet pour n’en nommer que quelques-uns. Il termina ses derniers jours à Paris en 1703.
Charles Perrault
Gustave Dorée
Biographie Gustave Dorée
Né au XIXème siècle, il nous faut débuter par un aperçu socio-politique de l'époque afin de comprendre l’artiste. Il est donc né sous la Monarchie de Juillet du Roi Louis-Philippe, sa carrière, elle, commencera sous la Seconde République qui prendra place en 1848. Suite à cela, Louis-Napoléon, président de la république, fera un coup d’État le 2 décembre 1851 et établira le Second Empire le 21 novembre 1852 en se proclamant l’Empereur Napoléon III. Après ce survol de la France, la majeure partie de la carrière de Doré se fera sous le Second Empire. Les mouvements artistiques officiels de l’Empire étaient le Néo-classique, dirigés par Ingres, et le Romantisme, conduit par Delacroix. Le Réalisme, avec comme tête de file Courbet, tentera d’émerger à cette période également. Gustave Doré est né à Strasbourg le 6 janvier 1832, fils d’ingénieur des Ponts-et-Chaussés, il sera précoce dans son travail. Dès l’adolescence, il réalisera lithographies et publiera même son premier album ayant pour sujet les Travaux d’Hercules. Engagé comme caricaturiste à 16 ans par le Journal pour rire et il présentera deux dessins au Salon. Ses illustrations publiées à travers l’Europe lui offriront une reconnaissance internationale. Il sera chargé de réaliser les illustrations de chefs-d’œuvres de littérature européenne. Lorsque Doré commencera la réalisation des gravures pour Les Contes, Paris est en pleine effervescence et mutation urbaine avec le Baron Haussmann et l’Opéra de Charles Garnier. En 1855, l’éditeur Pierre-Jules Hetzel projette une édition in-folio avec Les Contes que Doré est chargé d’illustrer. Afin d’être novateur dans sa démarche, Hetzel exigera un frontispice et quarante grandes compositions pour son édition grand luxe. On connaitra de Doré des peintures et des sculptures, il décèdera néanmoins le 23 janvier 1883 d’une crise cardiaque considéré par la critique d’avoir « gaspillé » son talent dans l’illustration
Portrait de Gustave Dorée
Technique de gravure(suite) p.2
Afin d’expliquer simplement en quoi consiste la technique de la gravure, une fonction qui peut s’apparenter à l’imprimerie, l’encre est déposée sur les parties saillantes de la gravure sur un bloc de bois qui fut au préalable blanchi, sur lequel le graveur dessine l’image, puis à l’aide d’outils il réalise la coupe et la taille du dessin, lorsque tout ceci est réalisé, il exerce une pression modérée avec le bloc qui est reporté sur le papier. Le bois étant friable et fragile, il sera peu à peu remplacé par le cuivre, plus robuste, permettant ainsi de réaliser plus d’impressions et ce matériel sera également moins problématique dans le travail de préparation puisque la surface ne sera jamais capricieuse comme le bois qui peut dans sa nature avoir des nœuds ou se briser lors de la taille
PERREAULT ET SES CONTES:
ORIGINES
L’essentiel du travail de Perrault consista en la collecte et la retranscription de contes issus de la tradition orale française. En réalité, il réussit à réunir les récits oraux tirés de la mythologie gauloise, où l’on remplace les diverses divinités antiques par des ogres et des fées, les fables et mythes anciens et les valeurs et moralités chrétiennes, sous l’élaboration d’une nouvelle réflexion culturelle nationale. De fait, on y présente aussi la tradition, us et coutumes.
En outre, Perrault est considéré comme l'un des formalisateur du genre littéraire écrit du conte merveilleux. En transposant à l'écrit des récits qui auparavant appartenaient à la tradition orale et en leur donnant le statut d'œuvre littéraire, Perrault semble revendiquer l’existence d’une littérature nouveau genre. Ainsi, Perrault, comme auteur s'émancipe des modèles établis par les Anciens en démontrant que la littérature dite « populaire » est digne d'intérêt. D’autre part, c’est en adressant ses écrits à la nièce du roi, que l’auteur s’inscrit dans un programme pédagogique particulier visant à éduquer la jeune noblesse et aux aristocrates sur ce que l’environne, sur les sujets de la petite et de la grande société de l’époque, et, au sens de l’honneur. En 1862, l’éditeur Jules Hetzel publiera une copie des Contes de Perrault, qui sera illustrée par des gravures réalisées par l’artiste Gustave Doré. Il destinera la lecture de ces cours récits à toute la famille, dans le but de divertir et d’instruire. Il est à noter que cette littérature, en plus de renfermer un propos traitant de morales utiles, contient de nombreuses des allusions grivoises, des mots d’esprits et aussi quelques traces d’humour.
SENS MORAL
Avant de se lancer dans l’examen du sens moral présent dans les Contes de Perrault, il est important d’apporter une nuance pour le vocabulaire à utiliser, soit la « morale » et la « moralité ». Ainsi, la morale relève d’une réflexion abstraite sur la conduite humaine, la moralité est, quant à elle, son expression concrète. Dans le cas qui nous intéresse, les contes écrits par Perrault terminent en exprimant une moralité explicite. D’abord, on la reconnaît par son détachement du reste du texte, sa mise en page différente et les mentions « Moralité » et «Autre moralité » en lettres majuscules, qui les précèdent et les mettent en évidence. Aussi, les moralités sont rédigées en vers, contrairement au récit du conte. On note aussi les diverses longueurs des moralités. Par exemples, une morale brève pour Le Petit Chaperon Rouge, et une morale multiple pour Peau d’Âne. Ensuite, Perrault use souvent d’un ton péremptoire, soit tranchant et autoritaire, afin d’énoncer ses moralités. Notamment, relevons le ton impersonnel qu’utilise l’auteur des Contes dans la formule de ses textes et la manière dont il fera en sorte de leur donner l’apparence de dictons, de façon à ce que ses lecteurs puissent en faire usage dans le quotidien. Les Contes de Perrault se posent comme une invitation à l’obéissance. Ils séduisent par l’aspect merveilleux, fantaisistes et l’approche humoristique des répétitions. Le lecteur est censé apprendre, sans s’en apercevoir, l’ordre des choses, les contraintes et les lois. De la sorte, Perrault se fait le défenseur de modèles comportementaux et de valeurs sociales qui légitiment l'ordre social existant. La noblesse incarne toutes les vertus, les hommes sont intelligents et entreprenants, les femmes belles et modestes. Dans ces récits, la vertu est récompensée et le vice est puni. Perrault montre à voir l’avantage à suivre les conseils transmis dans ses « morales utiles ».