Droit et éthique - Introduction - Notions et vocabulaire

La morale (et l'éthique) vs le reste...

Antigone, Sophocle

- Antigone revendiquant, contre l’ordre établi et l'arbitraire de l'État, le droit à la sépulture du corps de son frère Polynice (fratricide et tentative régicide).

Éthique de la vertu

«Oui, car ce n'est pas Zeus qui l'avait proclamée! ce n'est pas la Justice, assise aux côtés des dieux infernaux; (...) et je ne pensais pas que tes défenses à toi fussent assez puissantes pour permettre à un mortel de passer outre à d'autres lois, aux lois non écrites, inébranlables, des dieux! Elles ne datent, celles-là, ni d'aujourd'hui ni d'hier, et nul ne sait le jour où elles ont paru.»

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La morale (et l'éthique) vs le Droit

Éthique de la vertu

1. Quoi faire? Quelle action poser?

Rép.:

- Faire ce qu'une personne vertueuse aurait fait

2. Comment devenir vertueux (éducation)?

Rép.:

- Observer les personnes qui excellent moralement et tenter d'agir comme eux, se pratiquer, acquérir l'habitude (ethos), «devenir cette habitude»

La morale dépasse le droit, le surpasse, le précède, lui donne sens…

Ex.: Les soldats du troisième Reich écoutaient les ordres et respectaient les lois de leur pays…à la lettre!

Le jugement moral d'une action!

Quatre vertus cardinales:

- Sagesse (rapport au savoir et à la connaissance)

- Justice (rapport aux lois, à l'équité, à la prudence)

- Courage (rapport au danger et à la peur)

- Tempérance (rapport aux inclinaisons et pulsions)

Traits de vertu: le juste milieu

Ex. Le courage:

- Excès (vice): La témérité (peur de rien)

- Manque (vice): La lâcheté (peur de tout)

Le juste milieu

Ne juge pas l'action, mais la personne

Insiste sur l'importance des traits caractéristiques d'une personne

Aristote

Bien

Mal

Éthique de la vertu

Principales forces:

Alasdair MacIntyre

L'action doit faire sens et doit s'inscrire dans le prolongement naturel de ce que la personne est.

Principales faiblesses:

- Manque de guides clairs et pratiques

- Relativisme

Le droit:

Le droit: limite

Le droit:

Remarque: Tout citoyen est assujetti aux lois de sa cité. Toutefois, être conforme au droit n’équivaut pas nécessairement à faire le bien.

La morale et l'éthique

«La loi, dans un grand souci d'égalité, interdit aux riches comme aux pauvres de coucher sous les ponts, de mendier dans les rues et de voler du pain»

(Anatole France, écrivain français, 1894)

Le droit ne se prononce pas sur la moralité des actes (bien vs mal) mais définit plutôt ce qui est permis ou défendu par l'État dans une société donnée.

- Ex.: Tuer un homme est-il bien ou mal?

Réponse du Code Criminel au Canada:

«Ni bien, ni mal…mais c’est interdit.»

L’ensemble des lois et réglementations ayant été établies par les autorités légitimes d’une société

Ex.:

- Le Code civil (QC)

- Le Code Criminel (Canada)

- Le Code des professions (QC)

L'éthique

La morale

L’amont (précède) et l’aval (suit) de la morale.

1. Amont: Réflexion critique sur la morale

(Theoria : L'éthique théorique)

2. Aval: Applicabilité concrète de la morale

(Praxis: L'éthique appliquée)

Du latin moralitas, (mœurs)

Ensemble de règles et principes d’action qui commandent des conduites au nom de grandes valeurs fondamentales:

Ex.:

- Le respect de la dignité humaine

Éthique = 1. Réflexion Critique

Ex.: Réflexion sur les valeurs qui guident les actions des personnes.

Ex.: Critique des règles et valeurs qui encadrent notre action, notre profession.

Les règles morales

Éthique = 2. Applicabilité concrète

Mise en œuvre de la morale. Exercice décisionnel tenant compte des règles et principes qui commandent des conduites mais aussi du contexte, des circonstances, des particularités d’un cas concret.

Exemples: les éthiques appliquées

- éthique des affaires,

- éthique professionnelle

- éthique de la discussion

Habitudes relatives au jugement du bien et du mal. Elles sont justifiées par une certaine représentation de l'être humain en général. Elles restent acquises et apprises, mais sont historiquement et culturellement intégrées par les agents (consciemment ou non). Si bien qu'elles finissent par s'imposer à un groupe social (mœurs, coutumes). Par extension, elles sont parfois comprises et promues comme étant universelles, indépendantes du lieu et de l'époque, dépassant tout, y compris le droit.

Ex.:

La morale religieuse (Dieu)

ex.:

- Le Coran

- La Bible

- La Torah, etc.

La morale séculière (Raison)

ex.:

- La morale Kantienne,

Conséquentialisme

Déontologisme:

La morale et l'éthique

«L'étymologie semble sans utilité, dans la mesure où le sens est semblable mais que l'un des termes vient du latin et l'autre du grec» (Ricoeur)

Ethos (grec) et moralitas (latin) signifient «moeurs» :

«habitudes d’une société ou d’un individu relatives aux jugements d'un comportement qu'on associe au bien ou au mal»

«Ensemble des théories morales qui soutiennent que ce sont les conséquences d'une action donnée qui doivent constituer la base de tout jugement moral de ladite action»

«D'un point de vue conséquentialiste, une action moralement juste est une action dont les conséquences sont bonnes.»

Remarque: au Québec...

- Connotation religieuse du premier (Morale!)

- Connotation libérale du second (Éthique)

Du grec τοδεόν (todeon) «ce qu'il convient de faire »

et λογος «logos» «le discours, la science, la raison»

affirme que chaque action humaine doit être jugée selon sa conformité (ou sa non-conformité) à certains devoirs.

I. Kant

Conséquentialisme:

Déontologie:

Notions et vocabulaire

La pensée pragmatique et utilitariste. La valeur d'une action dépend du calcul des conséquences

"Hey, I just talked you down from a death sentence to a six months' probation. I'm the best lawyer ever."

«Écoute, je viens de te dire que j'ai réduit une peine de mort à une ordonnance de six mois de probation. Je suis le meilleur des avocats au monde!»

«Il y a des choses qu'il faut faire, il ne faut les faire que parce qu'elles sont requises pour atteindre une certaine fin.»

«Le plus grand bien pour le plus grand nombre».

Une action moralement bonne est une action dont les conséquences sont bonnes.

Mills

Bentham

Saul Goodman, Better call Saul (AMC)

GILSON, L'Esprit de la philos. médiév., 1932, p. 150.

(Utilitarisme: Jeremy Bentham; John Stuart Mill)

Les concepts de «devoirs et obligations» sont fréquemment mobilisés pour parler de déontologie.

Déontologie:

«Peu importe les conséquences! C’est mon devoir»

- Morale

- Éthique

- Déontologie

- Droit

Conséquentialisme (Limites):

«Défendre mon client...peu importe les conséquences»

Le sens du devoir: Défendre son client

Déontologie professionnelle:

Code de déontologie

- Impossibilité de faire la recension de toutes les parties prenantes

- Impossibilité de dresser la liste de toutes les conséquences

- Complexifie la généralisation et l'universalisation du jugement.

- Casuistique, contextualisme, relativisme, etc.

Déontologie: limites

L’ensemble des devoirs et obligations imposés à des professionnels dans l’exercice de leur profession.

«Ensemble des règles morales et devoirs qui régissent l'exercice d'une profession ou les rapports sociaux de ses membres»

(ref.: Dictionnaire des trésors de la langue française informatisé)

- Néglige l'importance des conséquences, du contexte, des circonstances.

- Impuissance devant les conflits de normes

- Incapacité à saisir le concret, le particulier, l'individu.

Droit et éthique

Introduction : Notions et vocabulaire

Jean-François Sénéchal, Ph.D.

Université Laval